Réunis à l’occasion de la 33e session du conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA, les représentants du Maroc, de l’Algérie, de Tunisie, de Mauritanie et de Libye ont plaidé pour la mise en place d’une stratégie sécuritaire maghrébine pour barrer la route au terrorisme et crime organisé.
Les cinq pays membres de l’Union du Maghreb arabe (UMA) ont plaidé, jeudi à Rabat, pour l’élaboration d’une stratégie sécuritaire maghrébine dans le but de contrer les menaces pesant sur la région, notamment le terrorisme et le crime organisé.
Réunis à l’occasion de la 33e session du conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA, les représentants du Maroc, de l’ Algérie, de Tunisie, de Mauritanie et de Libye ont abordé plusieurs questions arabes, régionales et internationales, le renforcement de la coopération sécuritaire maghrébine, la situation dans la région sahélo-saharienne, l’immigration clandestine et la coopération entre l’UMA, les groupements régionaux et les organisations internationales.
Pour le Secrétaire général de l’UMA, Habib Benyahya, la région du Maghreb traverse actuellement une conjoncture critique marquée par la multiplication des menaces sécuritaires à travers les frontières dont le terrorisme et le crime organisé, soulignant l’impératif de trouver des réponses collectives à ces défis et de consolider la coopération et la coordination afin de satisfaire les aspirations des peuples du Maghreb à l’édification d’un espace maghrébin stable et prospère.
Le ministre libyen des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mohamed Hadi al-Dairi, dont le pays supervise actuellement la présidence de l’UMA a insisté sur la détérioration de la situation sécuritaire dans son pays conséquente aux activités des organisations terroristes armées, déplorant le silence de la communauté internationale face à ces groupes, dont les terroristes de Daech qui a revendiqué plusieurs attaques.
Pour sa part, la ministre mauritanienne déléguée chargée des Affaires maghrébines, africaines et des Mauritaniens à l’étranger, Khadijettou Mbareck Fall a prôné davantage de coordination et de coopération entre les pays maghrébins pour concrétiser les aspirations légitimes de leurs peuples au développement économique et à l’intégration sociale.
Consolider la coordination commune
Pour le ministre algérien délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, la prolifération des activités terroristes transfrontalières, l’immigration clandestine et le trafic de drogue et des armes constituent autant de défis qui intensifient l’ampleur des menaces pesant sur les peuples de la région et compromettent leurs chances de développement.
Tous ces défis, a-t-il ajouté, exigent la conjugaison des efforts et la consolidation de la coordination commune afin de renforcer la sécurité, préserver la stabilité et réaliser le développement des pays de l’UMA.
Dans ce sens, le secrétaire d’Etat tunisien chargé des affaires arabes et africaines Touhami Abdouli a appelé à garantir la stabilité économique, politique et sécuritaire des pays de l’UMA via la mise en place de mécanismes intéressant les volets sécuritaire, économique, du transport aérien et des catastrophes naturelles afin d’assurer une transition effective du stade de la coopération vers celui du partenariat entre les Etats maghrébins.
Il a suggéré la mise sur pied d’un Conseil des Sages de l’UMA, d’une agence de renseignements, d’une agence des investissements, d’un fonds pour faire face aux catastrophes naturelles et d’une agence de l’aviation.
De son côté, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, a souligné que la recrudescence des attaques terroristes dans la région du Maghreb requiert le renforcement de la coopération sécuritaire maghrébine afin de faire face à ces menaces, et ce à travers la finalisation de la stratégie sécuritaire maghrébine qui sera fondée sur une approche globale et intégrée et tiendra compte des dimensions sécuritaire, religieuse, éducative et du développement.
Il a préconisé le renforcement de la coordination sur le plan maghrébin, tout en appelant à tenir, dans les meilleurs délais, une session spéciale du Conseil des ministres de la Justice et des affaires juridiques pour parachever l’élaboration de la stratégie sécuritaire maghrébine.