Invité du Direct de Radio M, la webradio de Maghreb Émergent, Brahim Hasnaoui patron du groupe éponyme estime qu’il n’y a plus de problème de pénurie du ciment sur le marché algérien. Il affirme qu’aujourd’hui les prix de ce matériau sont « anormalement élevés ». Il s’attend toutefois à une baisse des prix pour les trois prochaines années grâce à une offre excédentaire.
« Aujourd’hui, il y a encore 2 ou 3 millions de tonnes de ciment qui sont importées pour réguler le marché. Mais dans 3 ans, avec tous les projets en cours, l’offre va être excédentaire et les prix vont baisser. Car, aujourd’hui les prix sont anormalement élevés», a déclaré mercredi Brahim Hasnaoui sur Radio M. Cet avis du patron du groupe Hasnaoui sur le prix du ciment en Algérie rejoint celui largement partagé par les économistes invités sur les plateaux de Radio M. L’économiste et ancien ministre des Finances Abdelatif Benachenhou était allé jusqu’à accuser le cimentier français Lafarge d’appliquer les prix les plus élevés du pourtour méditerranéen, en dépit de faibles coûts de production. De son côté, Réda Amrani, spécialiste en politique industrielle, avait souligné que les producteurs du ciment en Algérie bénéficient surtout d’un faible coût de l’énergie qui n’est pas répercuté sur le prix du produit au consommateur. M. Hasnaoui se range aussi derrière ces mêmes arguments pour juger que les prix actuels du ciment sont anormalement élevés, mais, pour lui, il n’y a pas que le prix qui suscite les interrogations.
Quid de la qualité ?
Le patron du groupe des sociétés Hasnaoui, soulève aussi la question de la qualité du ciment utilisé dans le bâtiment. Pour cet entrepreneur, hormis le français Lafarge dont le produit « répond à toutes les normes », le reste ne l’est que très peu. Qu’en est-il de la qualité du ciment produit par l’opérateur public GICA ? « Elle est acceptable mais pas stable », affirme M. Hasnaoui. Mais il n’y a pas que le ciment. « Est-ce qu’aujourd’hui un fournisseur quel qu’il soit, est capable de s’engager afin d’assurer la qualité de son produit. Y a-t-il une réglementation qui l’y oblige ? », s’interroge le P-DG du Groupe Hasnaoui qui prend pour exemple les agrégats qui, selon lui, déterminent, en plus du ciment, la qualité du béton. « Les carriers ont-ils l’obligation d’assurer la qualité de leur produit ? », s’interroge toujours M. Hasnaoui qui assure que le groupe qu’il dirige « a diversifié ses produits à chaque fois qu’un problème apparaissait sur le marché ». Sur ses ambitions à l’export, Brahim Hasnaoui s’est montré prudent. Si des pistes ne sont pas à exclure vers l’Afrique subsaharienne, l’export vers l’Europe ne semble pas l’emballer. Il se dit même pessimiste à ce propos.
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