1700 km en 99, 4000 km aujourd’hui, 6000 prochainement… les grands projets ferroviaires de l’Algérie ne sont pas affectés par la chute des revenus pétroliers. L’âge d’or du rail ne ferait que commencer…
L’inauguration de la nouvelle ligne ferroviaire Birtouta-Zeralda, dans la wilaya d’Alger intervenue dimanche n’est qu’un jalon dans la longue épopée du chemin de fer en Algérie qui ne cesse de s’étendre. En 1999, le linéaire en voies ferrées disponible était de 1700 km, il a atteint un niveau de 4000 km après l’achèvement de certains projets, dont la pénétrante de l’ouest allant de Sidi Bel Abbés à Béchar, aux confins du désert.
Il est même prévu qu’il atteigne à la réception de nombreux autres projets en cours environ 6.000 km puis 12.500 km, selon les déclarations de Fridi Azzedine, le directeur général de l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF), lors d’une visite au siège de l’agence de Boudjemaa Talai, ministre des Transports en février dernier.
Le ministre avait eu droit à une présentation retraçant les différentes phases de réalisation des nouvelles lignes ferroviaires et le ministre a repris les points forts du programme gouvernemental de maillages ferroviaire du territoire national.
Dès l’achèvement de tout le programme ferroviaire national, avec notamment le maillage de tout le Nord, le linéaire total atteindra les 12.500 km, les voies de service non comprises, ce qui constitue le sextuple du linéaire de 2008, selon Anesrif. Cette agence opère un descriptif de ses nombreux projets comme la rocade nord et ses dessertes qui irriguent les principales villes du nord de l’Algérie allant des frontières Est vers les frontières Ouest sur 1200 Km.
Il y a aussi la rocade des Hauts Plateaux pour désenclaver les villes et aboutir à l’exploitation économique de cette région avec une rocade parallèle à celle du Nord. Longue de 1160 km, elle s’étend elle aussi de l’Est du pays (Tébessa) vers l’Ouest (Moulay Slissen).
Les projets maintenus malgré la crise
Boudjemaa Talai a évoqué, à plusieurs reprises, le chantier de la grande boucle ferroviaire des Hauts-Plateaux qui connaît, malgré tout, des difficultés sur le terrain. Le ministre a expliqué ces retards par l’éternel problème des expropriations, tout en rassurant sur la poursuite du chantier jusqu’à sa réception. La ligne minière est également au programme pour constituer le lien avec les mines du Sud Est algérien d’Annaba (port commercial, métallurgie) vers les mines de Djebel Onk, à 388 km.
Quant à la pénétrante Ouest (Tabia-Béchar) longue de 574 km, elle longe la frontière Ouest de l’Algérie tandis que la pénétrante El Gourzi-Touggourt de 417 km permet de désenclaver les villes des Oasis et de servir le pôle pétrolier de la ville nouvelle de Hassi Messaoud.
En ce qui concerne la boucle du Sud Est, Anesrif souligne, sur son site, que le premier tronçon relie El Khemis (au Nord) et Djelfa sur 275 km et le second tronçon de 110 km relie les villes de Djelfa et Laghouat. Enfin un 3ème tronçon (425 km) va de Laghouat à Hassi Messaoud en passant par Ouargla. Anesrif évoque également la boucle du Sud-Ouest de 1500 km de voies ferrées en allant de Ghardaïa jusqu’à la jonction avec la ville de Béchar.
En 2015, le ministre des Transports, Boudjemaa Talai a donné le coup d’envoi des travaux d’autres lignes comme le raccordement de la zone de Bellara au port de DjenDjen sur une distance de 48,59 km et le dédoublement du tronçon de la ligne Jijel/El Milia. Il y a aussi le projet sur la ligne ferroviaire en cours d’études Sétif-Jijel sur 130km.
Dans le wilaya de Ain Defla, le projet El Affroune/Khemis Mliana présente un linéaire de 56 km et le projet Khemis/Oued Foda d’un linéaire de 67 km, dans lequel deux nouvelles gares ferroviaires ont été inaugurées à savoir la gare de Rouina et la gare d’Arib.
Le ministre des transports a régulièrement souligné que les grands projets du secteur seront maintenus malgré la crise financière. Au début de l’année, il a affirmé que tous les projets en cours de réalisation seront livrés dans les délais impartis en fonction de la disponibilité du financement et des moyens. C’est le cas notamment pour le projet de ligne ferroviaire reliant la zone industrielle d’Arzew et la ville.