Les ravisseurs du Français enlevé en Algérie menacent de l’exécuter si la France n’arrête pas ses opérations en Irak - Maghreb Emergent

Les ravisseurs du Français enlevé en Algérie menacent de l’exécuter si la France n’arrête pas ses opérations en Irak

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Cette mise en garde a été lancée par des éléments se réclamant de l’Etat islamique (EI, Daech), dans une vidéo diffusée quelques heures après les menaces de cette organisation à l’encontre des ressortissants de pays occidentaux, dont la France.

 

Les ravisseurs du ressortissant français enlevé dimanche en Algérie menacent de le tuer si la France n’interrompt pas ses opérations contre l’Etat islamique en Irak dans les 24 heures, dans une vidéo où l’otage en appelle lui-même à François Hollande (à partir de la minute 1’52”, NDLR).

Cette vidéo, dont l’authenticité n’est pas encore confirmée par les autorités françaises, est diffusée quelques heures à peine après les menaces de l’Etat islamique (EI) à l’encontre des ressortissants de pays occidentaux, dont la France.

On peut y entendre distinctement un homme menacer en arabe d’exécuter l’otage qui apparaît, lui, à l’image.

“Nous, soldats du califat en Algérie, suivant les ordres de notre leader le calife Abou Bakr al Baghdadi (…) donnons à (François) Hollande, président du criminel Etat français, 24 heures pour mettre fin aux hostilités contre l’Etat islamique”, dit l’homme qui parle.

“Faute de quoi le destin de son ressortissant sera d’être exécuté. Pour sauver sa vie, vous devez annoncer officiellement la fin de vos opérations contre l’Etat islamique.”

Abou Bakr al Baghdadi est le chef de l’Etat islamique, contre lequel les Occidentaux ont lancé une opération militaire en Irak. Le groupe qui revendique l’enlèvement du Français, les Soldats du Califat, lui a fait allégeance après avoir rompu avec Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

La France a mené vendredi sa première opération aérienne et a effectué ses premières frappes contre un dépôt logistique de l’EI dans le nord-est de l’Irak.

 

“Aux mains d’un groupe armé”

 

Le Quai d’Orsay a dit “procéder aux vérifications d’usage” pour tenter d’établir l’authenticité de la vidéo où apparaît un homme qui dit s’appeler Hervé Gourdel, un professeur de sports originaire de Nice.

Assis par terre, entouré de deux hommes armés et aux visages dissimulés derrière des foulards noirs, l’homme vêtu d’un pull jaune et bleu et dont le nez est réhaussé de lunettes dit être arrivé en Algérie le 20 septembre et être “aux mains d’un groupe armé commandé par Jund Al Khalifah”, le nom arabe des Soldats du Califat.

S’adressant à François Hollande, il déclare : “ce groupe armé me demande de vous faire la demande de ne pas intervenir en Irak. Il me retient en otage. Je vous conjure monsieur le président de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour me sortir de ce mauvais pas.”

Jusqu’à la diffusion de cette vidéo, les autorités avaient seulement fait savoir qu’un Français avait été enlevé dimanche dans la région de Tizi Ouzou, dans l’est de l’Algérie, à une centaine de kilomètres de la capitale Alger.

“Tout est mis en oeuvre pour retrouver notre compatriote”, dit le communiqué du Quai d’Orsay. François Hollande s’est pour sa part entretenu avec le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, selon l’Elysée.

La chaîne de télévision privée algérienne Echorouk rapportait un peu plus tôt que l’armée avait lancé une opération de recherche.

La région de Tizi Ouzou reste un théâtre d’activité fréquent des islamistes. Si les informations contenues dans la vidéo étaient avérées, il s’agirait du premier enlèvement d’un ressortissant étranger en Algérie par des islamistes depuis la fin de la guerre, dans les années 1990.

Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, avait demandé lundi à une trentaine d’ambassades d’appeler l’ensemble des ressortissants français à redoubler de vigilance.

(Gregory Blachier, avec John Irish et Patrick Markey à Alger)

 

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