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Algérie

Les réserves de change de l’Algérie perdent plus de 19 milliards de dollars en 3 mois (BA)

Par Yazid Ferhat
juillet 14, 2015
Les réserves de change de l’Algérie perdent plus de 19 milliards de dollars en 3 mois (BA)

Les réserves de change de l’Algérie ont perdu près de 19,02 milliards de dollars en 3 mois. De 178,938 mds de dollars à fin décembre 2014, les réserves de change se sont établies à 159,918 milliards (mds) de dollars à fin mars 2015, selon la Banque d’Algérie qui explique cette baisse par la chute drastique des cours de pétrole.

 

 

Les réserves de change de l’Algérie ont enregistré une forte contraction en s’établissant à 159,918 milliards (mds) de dollars à fin mars 2015 contre 178,938 mds de dollars à fin décembre 2014 sous l’effet du choc externe résultant de la baisse drastique des cours de pétrole, a indiqué lundi la Banque d’Algérie.

Le déficit de la balance des payements ‘‘qui a résulté du choc externe et du creusement du déficit du compte capital, et l’effet de valorisation négatif ont fait que les réserves officielles de change (hors or) ont baissé à 159,918 milliards de dollars à fin mars 2015 contre 178,938 milliards de dollars à fin décembre 2014’’, relève la Banque d’Algérie dans sa note sur les tendances financières et monétaires au premier trimestre 2015.

‘‘Cela indique une forte contraction des réserves officielles de change’’, note la Banque centrale dans son rapport qui présente les grands traits de l’évolution de la situation de la position financière extérieure au cours du premier trimestre 2015, sous l’effet du choc externe.

Pour autant, la Banque centrale souligne que le niveau actuel des réserves de change ‘‘reste adéquat pour faire face au choc externe en situation de très faible dette extérieure qui a atteint 3,383 milliards de dollars à fin mars 2015’’.

Creusement du déficit budgétaire

La BA indique, par ailleurs, que les finances publiques ont subi l’impact de la chute des prix du pétrole depuis mi-2014. En effet, l’impact sur les finances publiques, fortement tributaires de la fiscalité pétrolière, se reflète dans le creusement du déficit budgétaire et l’érosion plus rapide des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR).

Sous l’effet de la baisse des recettes de la fiscalité pétrolière (-28,2%) par rapport au premier trimestre 2014, la capacité de financement du Trésor s’est contractée de 571,6 milliards de DA au 1er trimestre 2015, chutant à 3.916,5 milliards de DA à fin mars 2015 (contre 4.488,1 mds de DA à fin décembre 2014 et 5.088,6 mds de DA à fin mars 2014).

En conséquence, les ressources du FRR ont été largement entamées pour couvrir le déficit budgétaire qui s’est élargi au 1er trimestre 2015 (476,8 mds de DA), alors qu’il était de 432,3 mds de DA au 1er trimestre de l’année 2014.

Déficit record de la balance des payements

Au premier trimestre 2015, le solde global de la balance des paiements, véritable baromètre de la santé financière du pays, a affiché un déficit record de 10,72 milliards de dollars contre seulement 98 millions de dollars à la même période de 2014, selon les chiffres de la BA.

En détail, le compte courant de la balance des paiements a enregistré un important déficit de 7,78 milliards de dollars au premier trimestre de l’année en cours, déficit dû essentiellement à la chute des prix du pétrole et des quantités exportées, d’une part, et à l’important transfert de dividendes cumulés, d’autre part.

Le compte de capital et des opérations financières a affiché lui aussi un déficit au premier trimestre de 2015 (-2,94 milliards de dollars) contre un excédent de 896 millions de dollars à la même période de 2014.  La Banque centrale explique que ce déficit est lié au transfert de 2,34 milliards de dollars au titre d’une opération de cession par de non-résidents de parts du capital d’une entreprise.

Elle relève aussi que la baisse des importations durant le premier trimestre 2015 n’a compensé que partiellement celui des exportations d’hydrocarbures, avec un déficit de la balance commerciale de 4,2 milliards de dollars à fin mars contre un excédent de 1,3 milliard de dollars au premier trimestre 2014.

Hausse des crédits malgré la contraction des ressources bancaires

En situation de déficit de la balance des paiements extérieurs et de l’élargissement du déficit budgétaire, la situation monétaire au premier trimestre 2015 s’est caractérisée par une contraction de 1% de la masse monétaire M2.

‘‘Cette contraction des liquidités monétaires et quasi monétaires, en situation de contraction des avoirs extérieurs nets (-1 %), résulte de la forte baisse des dépôts bancaires à vue (-9,52 %) dont ceux de l’entreprise nationale des hydrocarbures (Sonatrach)’’, explique encore la Banque d’Algérie.

Afin d’atténuer l’impact du choc externe, la BA recommande aux banques de drainer une fraction de la monnaie fiduciaire en circulation en proposant de nouveaux produits financiers et des taux de rendements attractifs. Malgré la contraction des ressources, les crédits à l’économie ont poursuivi leur progression au rythme de 4,23 % au cours des trois premiers mois de 2015.

Cependant, ce rythme ‘‘ne semble pas être soutenable sans recours des banques au refinancement auprès de la Banque d’Algérie’’. Par secteur juridique, les crédits accordés au secteur public ont progressé de 3,94 % au premier trimestre 2015 contre 4,54 % au secteur privé.

Forte contraction de la liquidité bancaire

En conséquence, la part des crédits accordés au secteur privé s’est légèrement accrue pour atteindre 48,09 % à fin mars 2015. A fin mars 2015, la liquidité globale des banques s’est établie à 2.186,81 milliards de DA contre 2730,88 milliards de DA à fin décembre 2014.

Ainsi, le premier trimestre 2015 a enregistré une forte contraction de la liquidité bancaire (-544,1 milliards de DA) due essentiellement à la baisse des dépôts des secteurs hors hydrocarbures et, pour une faible part, à la baisse des dépôts de Sonatrach. Par ailleurs, le cours du dinar s’est déprécié de 11 % contre le dollar américain entre fin décembre 2014 et fin mars 2015 suite à l’impact du choc externe de grande ampleur sur les fondamentaux.

Mais le taux de change effectif réel du dinar algérien reste toutefois apprécié par rapport à son niveau d’équilibre de moyen terme, en situation d’élargissement du différentiel d’inflation et de tensions sur les marchés de change, précise la Banque d’Algérie.

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