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Maghreb

Les responsables de la CNR et de la CNAC s’expliquent sur les placements d’argent à Khalifa Bank

Par Yacine Temlali
mai 17, 2015
Les responsables de la CNR et de la CNAC s’expliquent sur les placements d’argent à Khalifa Bank

Auditionné en sa qualité d’accusé sur le dépôt en septembre 2001 d’une somme initiale de 12 milliards de DA auprès de Khalifa Bank, l’ex-Directeur du Conseil d’administration de la Caisse nationale des retraités (CNR), Abdelâali Meziani, a affirmé avoir donné juste un « avis » pour l’exécution de cette procédure et non pas une « autorisation ».

 

 

Les responsables de la Caisse nationale des retraités (CNR) et de la Caisse nationale d’assurance chômage (CNAC), accusés dans l’affaire Khalifa, ont donné samedi devant le tribunal criminel de Blida leur version sur les placements d’argent effectues par ces deux organismes auprès de Khalifa Bank.

L’ex-Directeur du Conseil d’administration de la Caisse nationale des retraités (CNR), Abdelâali Meziani, auditionné dans le procès de l’affaire Khalifa Bank, a nié sa « responsabilité directe » quant au placement de l’argent de la caisse auprès de Khalifa Bank, affirmant avoir donné juste un « avis ».

Auditionné en sa qualité d’accusé sur le dépôt en septembre 2001 d’une somme initiale de 12 milliards de DA auprès de Khalifa Bank, M. Meziani a affirmé avoir donné juste un « avis » pour l’exécution de cette procédure et non pas une « autorisation ».

Interrogé par le juge Antar Menouar sur « l’irrégularité » ayant entouré la réunion du Conseil d’administration, en septembre 2001, ayant avalisé le dépôt en question, le mis en cause a confirmé n’avoir pas informé le reste des membres du Conseil d’administration n’ayant pas pris part à ladite réunion, ajoutant avoir retiré, à la demande de ces derniers, la somme de 8 milliards de DA quelques mois seulement après le placement.

Faisant endosser l’idée du placement au Directeur financier, Slimane Kerrar, le prévenu a soutenu avoir informé la tutelle de la décision du placement « à temps » afin de profiter des taux d’intérêt « attractifs ».

« Ce retrait d’une partie du dépôt d’argent de la banque n’est-il pas un aveu quant à l’irrégularité de la procédure de placement? », interroge le juge avant de lui signifier que la CNR « n’a jamais pu récupérer les 4 milliards de DA restants du placement », un fait confirmé par le prévenu.

Confondu également sur la formation de pilote dont a bénéficié son fils auprès de Khalifa Airways, l’accusé s’est défendu que celle-ci ait eu un lien avec le dépôt de l’argent de la caisse à Khalifa Bank, arguant que son enfant n’ait fait « que répondre à un concours » lancé par la compagnie.

Tout en confirmant avoir bénéficié pendant un an de la carte de gratuité offerte par cette dernière, M. Meziani a précisé qu’en réalité, il s’agissait d’une carte de réduction, dés lors qu’il payait une partie du coût des billets utilisés et qu’il « a d’ailleurs tous remboursés » en 2006.

De son côté, l’ex-Directeur général (DG) de la Caisse nationale d’assurance chômage (CNAC) et du Fonds de garantie des micro-crédits, Mahrez Ait-Belkacem a justifié le choix de placements des fonds de ces institutions auprès de Khalifa Bank et s’est expliqué sur les « grosses pertes » qui s’en sont suivies.

Interrogé par le juge sur le dépôt, en septembre 2001, d’un fonds de la caisse de l’ordre de 1,8 milliard de DA auprès de Khalifa Bank, le prévenu qui a assuré avoir informé « à temps » la tutelle de ce placement, a ajouté que son souci était de « rentabiliser » l’excédent dégagé par la caisse en procédant au placement à Khalifa Bank et dont les banques publiques « ne voulaient pas », selon ses dires.

Le juge Menouar l’interpelle ensuite sur la formation de pilote dont a également bénéficié son fils et gracieusement dispensée par Khalifa Airways à l’étranger. Le prévenu a soutenu qu’il n’y a « aucun lien » à faire avec le placement effectué dans la banque privée.

« Ce n’est pas une carte de gratuité pour bénéficier de la thalassothérapie qui me ferait corrompre », a-t-il par ailleurs soutenu, au sujet de cet autre « avantage » accordé à l’époque par Khalifa groupe à certains dépositaires.

M. Ait-Belkacem a également comparu en sa qualité d’ex-Directeur général (DG) du Fonds de garantie des micro-crédits au tire duquel il avait fait un placement auprès de la défunte Khalifa Bank, estimé entre 500 et 600 millions de DA.

Ces deux responsables sont accusés dans cette affaire notamment de « corruption, trafic d’influence et acquisition d’avantages ».

 

Des taux d’intérêt très attractifs justifiaient les dépôts importants auprès de Khalifa Bank (accusés)

 

BLIDA- Les interrogatoires des accusés poursuivis pour délit de corruption, abus d’influence et obtention de privilèges se poursuivaient samedi au tribunal criminel prés la cours de Blida. Les accusés ont déclaré avoir déposé de l’argent à Khalifa Bank en raison du taux d’intérêt très attractif que la banque proposait.

Parmi les accusés interrogés, l’ancien directeur de l’usine de boissons gazeuses et alcooliques d’Oran, Boulefred Abdallah qui a nié avoir reçu des commissions de la banque Khalifa en 2002.

L’accusé poursuivi pour « corruption, abus de confiance et perception de commissions » de la Banque Khalifa (Agence d’Oran), a affirmé avoir déposé en 2000, 90 millions de DA auprès de l’agence d’Oran après avoir retiré cette somme de la Banque de développement local (BDL), en raison du taux d’intérêt attractif qu’offrait Khalifa Bank et estimé à 10%. Il a en outre affirmé que les versements se « faisaient légalement à chaque transaction ».

Le juge Antar Menouar a confronté l’accusé avec le montant des commissions obtenues de Khalifa Bank et estimé, selon les documents de comptabilité, à 300.000 DA outre les 1,5 million de DA de commissions que l’accusé a nié avoir perçu en 2003, ce à quoi ce dernier a rétorqué qu' »il est insensé d’attendre trois ans après un dépôt effectué en 2000 sur quatre tranches, pour percevoir des pots-de-vin ».

Le juge lui a alors demandé pourquoi avoir continué à traiter avec cette banque sachant qu’elle allait vers la « faillite ». L’accusé a affirmé qu’en 2002 « rien ne laissait prévoir cette situation ». Il a également nié avoir reçu deux billets de voyage à bord de Khalifa Airways.

De son coté, le directeur du département comptabilité et finances à l’Office de promotion et de gestion immobilière de l’agence (OPGI) d’Oran Boussena Nordine (accusé non détenu) et poursuivi pour « corruption, abus de confiance et obtention de pots-de vin, a déclaré avoir déposé 100 milliards de centimes à l’agence Khalifa Bank d’Oran.

Le dépôt des dossiers a été effectué en quatre tranches avec des taux d’intérêt de 12% sur proposition du directeur de l’agence Khalifa Bank d’Oran Korse Hakim, Kechad Belaid directeur de l’agence Khalifa Bank de Blida et Meziane Ighil conseiller sportif du groupe Khalifa.

Selon l’accusé, l’OPGI n’a pas récupéré son argent auprès de la Banque Khalifa malgré les correspondances entre l’agence et la banque pendant toute l’année 2003.

La banque répondait qu’elle n’avait pas de liquidités disponibles, a affirmé l’accusé.

 

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