En colère contre le ministère de la Défense nationale (MDN), qui n’a toujours pas donné suite à leur plateforme de revendications, les militaires en retraites décident d’investir à nouveau la rue.
Réunis jeudi soir, en urgence à El Bayedh pour les délégués de l’Ouest et à Batna pour ceux de l’Est, les anciens éléments de l’Armée nationale populaire (ANP), optent pour le durcissement du ton envers leur tutelle. Parmi les décisions prises figurent l’organisation de quatre marches régionales le 17 du mois en cours à Constantine, Blida, Oran et Ouargla. Tous les retraités de l’armée, les blessés et les ayants droits sont appelés à rejoindre l’une de ces villes le 17 juin, pour exprimer leur attachement à la plateforme de revendications de la Coordination nationale des militaires en retraite, les blessés et les ayants de droits, a-t-on appris d’un membre de cette organisation qui s’est exprimé sous couvert de l’anonymat. « Nous avons décidé de lancer un autre avertissement à la tutelle avant de faire passer notre mouvement de protestation vers une autre étape», indique notre source. Elle ajoute : « Nous sommes, maintenant, plus de 200 000 retraités de l’ANP structurés sur les 500 000 que compte le pays. Nous envisageons de faire sortir ces 200 000 personnes le 17 juin prochain ». « Les gens de l’Ouest sont appelés à marcher à Oran, ceux du Centre à Blida, deux du l’Est à Constantine et ceux du Sud à Ouargla », a-t-il précisé.
En plus des marches régionales, les délégués de la Coordination nationale des militaires en retraite, les blessés et les ayants de droits se sont convenus d’organiser une marche nationale des retraités de l’armée et les ayants droits après le mois du Ramadhan en cours. « Si la tutelle ne donne pas de réponse favorable à notre plateforme de revendications d’ici la fin du Ramadhan, nous allons marcher sur Alger, juste après la fête de l’Aïd El Fitr », affirme notre contact qui nous fait part du mécontentement général des retraités de l’Armée quant à l’attitude des pouvoirs publics à leur égard.
Mesure disciplinaire contre le coordinateur national
Pendant les deux réunions, il a été décidé de traduire le coordinateur national de Coordination nationale des militaires en retraite, les blessés et les ayants de droits Abdelaziz Saidi devant la commission de discipline. Et pour cause : le déplacement de ce dernier à la Caisse des retraite de l’Armée sans informer les dirigeants de son organisation. « Abdelaziz Saidi a violé le principe de la collégialité en se rendant seul à la Caisse des retraites de l’Armée. C’est une faute de sa part », nous a expliqué notre source. Interrogée sur les sanctions qui seront prises à son égard, notre source précise qu’une faute de ce degré vaut un avertissement. Autrement dit, une sanction du premier degré seulement. « Je ne peux pas me substituer à la commission de discipline chargée de statuer souverainement sur cette affaire, mais je peux vous dire que la sanction ne va pas dépasser l’avertissement », a-t-il expliqué.
En nombre de 36, les revendications des militaires en retraites concernent la révision à la hausse des pensions de retraite de tous les retraités de l’ANP et les ayants droits, l’octroi des licences de taxi pour cette catégorie, la prise en charge médicale de qualité de tous les blessés de l’institution militaire, la réservation des quotas de logements sociaux pour les anciens militaires et les ayants droits ou l’octroi des lots de terrain. Les militaires en retraite réclament aussi des crédits sans intérêts, les mêmes privilèges et faveurs que les anciens moudjahidines.