Treize syndicats autonomes des secteurs de l’éducation, de la santé et de l’administration publique entament ce lundi 17 octobre 2016 une grève de deux jours pour marquer leur rejet de la remise en cause de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge, décidée par la dernière Tripartite. Les syndicats prévoient de revenir à la charge en prévoyant une nouvelle grève de deux jours les 24 et 25 octobre prochain.
Les organisations syndicales de l’éducation nationale (CNAPEST, CELA, SNAPEST, UNPEF, SNTE, SATEF, SNAPEP), de la santé publique (SNPSP, SNAPSY, SAP), des vétérinaires (SNVFAP), de la formation professionnelle (SNTFP) et des corps communs et l’administration publique (SAFAP, SNCCPES) réclament le droit des syndicats autonomes de participer à l’élaboration du nouveau code du travail.
Les syndicats comptent à l’issue de ces mouvements de grève procéder à une évaluation avant de décider des suites à donner dans le cas où le gouvernement persiste à maintenir la décision de supprimer la retraite proportionnelle.
Nouria Benghabrit, ministre de l’éducation, un des secteurs à la remise en cause de la retraite proportionnelle est la plus décriée et qui suscite d’ailleurs un course au dépôt de dossier de retraite avant la fin des délais, a tenté de convaincre les syndicats de renoncer à leur mouvements.
Mais plusieurs syndicats de l’éducation (CNAPEST, CELA, SNAPEST, UNPEF, SNTE, SATEF, SNAPEP) ont refusé de participer à une réunion en estimant que la question dépassait la ministre. Certains y voient même une tentative de la ministre de casser le front syndical contre la remise en cause de la retraite proportionnel où le secteur de l’éducation est fortement représenté et impliqué.
405 milliards dinars par an, selon El Ghazi
Le gouvernement multiplie pour sa part des déclarations sur l’impact financier jugé lourd de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge et menace le système des retraites, selon le ministre du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, Mohamed El Ghazi.
«La retraite proportionnelle et sans condition d’âge a lourdement affecté le système de retraite avec plus de 916.000 retraités( 52%) et 405 milliards de Da de dépenses annuellement » a-t-il déclaré lors de la présentation devant la commission de santé de l’APN du projet de loi modifiant et complétant la loi 12-83 du 2 juillet 1983 relative à la retraite.
Le projet de loi prévoit le maintien de l’âge minimum de retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, à la demande de ces dernières, avec le droit de travailler cinq années supplémentaires (après l’âge minimum).
Le ministre a affirmé que l’objectif est de préserver le système national de retraite et garantir sa pérennité et la révision a été décidé «en concertation » avec les partenaires sociaux (UGTA, patronat) lors de la réunion de la tripartite tenue le 5 juin dernier.
Pour rappel, les syndicats autonomes ont régulièrement contesté le monopole de la représentation syndicale octroyé à l’UGTA dans la tripartite et ils rejettent de ce fait l’affirmation qu’il y a eu une «concertation » avec les partenaires sociaux.