Les élections législatives en Tunisie, programmées le 26 octobre prochain, devraient déblayer le terrain politique et offrir de nouvelles perspectives économiques au pays, qui vient de bénéficier de prêts »à la transition » par le Fonds monétaire international.
Le 26 octobre, les tunisiens iront aux urnes pour élire leurs futurs représentants au parlement. Après les derniers recours, 1.327 listes de candidats ont été acceptées, et se répartissent en 803 listes de partis, 159 listes de coalitions et 365 listes indépendantes. 148 têtes de listes sont des femmes, soit 11.26% du total. Selon les chiffres publiés par les autorités tunisiennes, 90 partis sont partants pour ces législatives, prélude à l’élection présidentielle, prévue elle, le 23 novembre prochain. Parmi les favoris du prochain scrutin , on retrouve les »grosses pointures » comme Nidaa Tounes, Ennahdha , le Congrès pour la république et l’Union patriotique libre. Certains observateurs de la scène politique tunisienne s’inquiètent cependant du non retrait de près de 2 millions de cartes d’électeurs qui leur fait craindre un niveau d’abstention élevé à l’occasion des prochaines échéances électorales .
Le taux de pauvreté en recul
Curieusement, ce sont les régions les plus touchées par le chômage et la mal vie qui ont présenté le plus de candidats. Il s’agit notamment des circonscriptions de Kasserine (69 listes), la ville de Sidi Bouzid d’où est partie la révolution de Jasmin qui a balayé le régime de Benali (64 listes), Gafsa (62 listes), Kairouan (61 listes) et Jendouba (60 listes), proche de la frontière algérienne. La pauvreté en Tunisie, même en retrait par rapport aux années précédentes, reste importante selon l’Organisation tunisienne de défense du consommateur (ODC ). Le taux de pauvreté s’est établi à 15% en 2012 selon la Banque africaine de développement (BAD). Ce taux était de 23% en 2005 et 32% en 2000, toujours selon la BAD.
Le FMI à la rescousse
Sur le front économique, la Tunisie veut présenter un visage rassurant, en particulier en direction des investisseurs étrangers, qui ont quitté le pays face au désordre politique, qui avait suivie la crise gouvernementale à l’été 2013, ainsi qu’en raison de l’émergence du terrorisme dans le pays, jusque là épargné. Le parti Ennahda, qui dirigeait le gouvernement, a accepté ,début 2014 , d’abandonner les rênes du pouvoir et de laisser un gouvernement de technocrates mener le pays vers ces élections dans un climat politique plus calme. Les perspectives économiques restent néanmoins moroses, et les investissements faibles. C’est une des raisons pour lesquelles le Fonds monétaire international (FMI) est venu à l’aide de la Tunisie, en annonçant début 2014 un plan d’aide d’un montant global de 1,7 milliard de dollars pour refinancer l’économie Tunisienne. Le FMI a déjà débloqué au printemps dernier 225 millions de dollars pour l’aider dans sa période de transition. Fin août dernier, le Fonds avait également annoncé la fin de la révision de son programme de crédits accordé à la Tunisie. Le Conseil d’administration du FMI a accepté le versement immédiat, au titre de la nouvelle tranche de son crédit de précaution, de 217 millions de dollars (375 millions de dinars).
Pour le Fonds monétaire , »la Tunisie est en phase d’achever sa transition démocratique avec l’avènement des élections », dont les élections législatives, »une nouvelle étape (qui) permettra de galvaniser le soutien des partenaires au développement ». Pour autant, »la situation économique (de la Tunisie) reste difficile, avec une croissance timide, alors que le chômage demeure élevé », estime dans une note toute récente le FMI pour qui »la hausse des déséquilibres extérieurs met sous pression le taux de change du Dinar tunisien et le montant des réserves de change du pays ». Selon le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, les réserves en devises du pays ont atteint 117 jours d’importations à fin septembre 2014.