Le gouvernement algérien va lever l’interdiction sur l’importation des véhicules d’occasion instaurée depuis 2005.
Le gouvernement a décidé de lever l’interdiction de l’importation des véhicules d’occasion mais sous certaines conditions. C’est ce qu’a indiqué ce lundi le ministre du Commerce, Bekhti Belaib.
S’exprimant au cours du Forum du journal El Moudjahid, le ministre a précisé que le département dont il a la charge va élaborer un cahier des charges « bien précis qui permet de ne pas importer des véhicules représentant des dangers à la circulation ». Car, a-t-il dit, le marché d’occasion pourrait permettre d’importer des véhicules plus performants et beaucoup moins chers que certains véhicules neufs importés.
« L’essentiel pour nous est que ce soit un marché transparent où l’acheteur a des garanties suffisantes », a-t-il ajouté, en référence à la protestation qui peut venir des concessionnaires qui, rappelons le, ont vu leurs importations contingentées. Et de souligner : « un cahier de charges est mieux que l’interdiction ».
Pas encore fixé sur la formule
Sur les détails de ce retour aux importations de voitures d’occasion, le ministre n’a pas été prolixe. Il a souligné que les pouvoirs publics ne sont pas fixés sur le choix de la formule. Selon le ministre, le marché d’importation des voitures d’occasion sera soit laissé au distributeur et au concessionnaire uniquement, soit il sera ouvert également à d’autres intervenants.
Pour rappel, la loi portant interdiction de l´importation des véhicules de moins de trois ans a été instituée dans la loi de finances complémentaire 2005. Cette interdiction conjuguée à l’installation des banques privées qui proposaient des crédits pour l’acquisition de véhicules neufs a fait émerger un marché qui a connu un grand essor.
Les importations de véhicules neufs ont dépassé les 500. 000 unités importées en 2013. Depuis la chute des revenus pétroliers en juin 2014, le gouvernement œuvrait à réduire le poids de ses importations qui ont dépassé les 6.5 milliards de dollars en 2013 par le blocage « administratif », à travers leur contingentement et un nouveau cahier des charges.
La levée de cette interdiction est régulièrement évoquée à chaque élaboration de loi de finances. C’est la première fois que le gouvernement l’annonce officiellement, en la justifiant par la situation tendue des finances du pays, alors qu’elle est l’une des exigences de l’OMC pour l’adhésion de l’Algérie à cette organisation.