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Libertés, armée, Bouteflika, Ali Yahia Abdenour dit tout sur Radio M. (Audio-Vidéo)

Par Maghreb Émergent
mars 7, 2018
Libertés, armée, Bouteflika, Ali Yahia Abdenour dit tout sur Radio M. (Audio-Vidéo)

« Le Général Toufik aurait dû faire un coup d’Etat contre Bouteflika en 2013 lorsque celui-ci était malade  et absent pendant deux mois », a déclaré Ali Yahia Abdenour sur Radio M.

 

Ali Yahia Abdenour estime que la révolution des droits de l’Homme en Algérie ne peut se faire qu’en interne, loin des influences étrangères. Pourtant, tout en affirmant ceci, il avoue que la résistance à l’émergence d’une culture des droits  de l’Homme est une réalité. « Il y a trois résistances à l’émergence de la culture des droits de l’Homme : les différents  pouvoirs qui se sont succédé, la société et l’Islam », a-t-il expliqué sur Radio M. 

Dans ce sillage, il a vivement insisté sur « les dépassements » commis par le DRS durant la décennie noire. Interrogé sur la possibilité de lutter contre le terrorisme de masse tout en respectant les droits de l’Homme, le président d’honneur de la LADHH estime que ce n’est pas impossible tout en précisant que le problème en Algérie est  dans la nature liberticide du système et non dans les dépassements conjoncturels. 

« Il y a un problème. Dèss le départ, c’est le DRS qui gère le pays», a-t-il indiqué en affirmant que la question des disparitions forcées n’est pas encore élucidée et que, tôt ou tard, elle reviendra parce que le dossier y afférent est au niveau des Nations-Unis et est défendu par des organisations très puissantes venant notamment d’Argentine et du Chili.  Toutefois, Ali Yahia Abdenour estime que le changement ne viendra jamais de l’extérieur parce que l’Algérie ne reconnait pas les condamnation dont elle fait l’objet à l’étranger. Ca ne peut venir  que de l’intérieur.

« Le Général Toufik aurait dû faire un coup d’Etat contre Bouteflika »

« Je souhaite que le Gouvernement offre la possibilité à l’Algérie d’avancer sereinement à travers des élections libres et un système politique démocratique. Je suis contre la violence », assure Ali Yahia Abdenour.  Cela veut-il dire qu’une auto-réforme du système est possible ?

« Il y a une division franche au sein du système. Aujourd’hui, les différents clans ne sont pas d’accord sur tout. Il y a le problème d’Ouyahia qui s’est alliée avec les oligarques pour qu’ils lui donnent de l’argent, il y a le problème de l’armée. Tous les chefs de régions militaires sont de l’Est, sauf deux. Celui de Blida, qui est  de l’Ouest, M. Chentouf, et le chef de la deuxième région qui est un Kabyle, M. Bey. Le chef de l’Etat-major, M. Gaid Salah, ne peut rien faire de lui-même. Il est tenu par ces chefs de région», explique-t-il. Par ailleurs, Ali Yahia Abdenour, tout en disant être contre la violence, a affirmé que le général Toufik aurait dû faire un coup d’Etat contre Bouteflika en 2013 lorsque celui-ci était malade  et absent pendant deux mois. C’est l’application de la loi qui préconise l’organisation d’une élection présidentielle après 45 jours de vacance de pouvoir, », précise-t-il.

La création de la Cour Pénale Internationale est-elle une bonne chose ? Selon Ali Yahia Abdenour, oui. Toutefois, celle-ci, rappelle-t-il,  n’a pas été reconnue par plusieurs pays dont Israël, les pays musulmans, les USA, l’Algérie, etc. Par conséquent, elle ne s’applique pas à eux.

« Jusqu’à présent, il n’y a que le président soudanais Omar Al Bachir qui a été traduit devant cette cour », a-t-il relevé avant de lancer : « Je l’écris dans mon livre, le président  Bouteflika et son ministre de l’Intérieur de l’époque doivent être déférés devant la Cour pénale Internationale pour les crimes commis durant les événements de Kabylie en 2001. Il y a 126 morts, plusieurs centaines d’handicapés à vie et plusieurs milliers de blessés. Je n’attaque pas les personnes mais je parle de ce que préconise le droit et je souhaiterais que le droit soit appliqué ». Qu’en est-il du président Liamine Zeroual sous le règne duquel des milliers de disparitions forcées ont été enregistrées ?

« En ce qui concerne le Président Zeroual, c’est un révolutionnaire. Depuis l’indépendance, jusqu’à Bouteflika, c’est l’armée qui désigne les présidents, c’est l’armée qui désignent les responsables, c’est l’armée qui dirige le pays. Zeroual se contentait de gérer les affaires courantes. A la fin, il a démissionné parce qu’il a voulu discuter avec le FIS et les autres, les militaires, ont refusé, préférant discuter avec l’AIS », a-t-il assuré.

 

 

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