Les corps d’au moins 74 migrants ont été découverts dans l’ouest de la Libye, sur une plage voisine de la ville de Zaouiya, a annoncé mardi le Croissant-Rouge. Du jamais vu, précise-t-il!
Il s’agit d’adultes venant pour la plupart d’Afrique subsaharienne. Trois femmes figurent parmi les victimes. Les décès se seraient produits dans les deux jours précédant la découverte des corps, lundi. D’après les gardes-côtes de Zaouiya, les migrants avaient embarqué à bord d’un canot gonflable, dont le moteur a été retiré.
Joël Millman, porte-parole de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), citant un employé local, a rapporté que « les passeurs étaient revenus et avaient enlevé le moteur, laissant l’embarcation dériver ».
Du jamais vu!
« Il s’agit non seulement d’un événement au nombre horriblement élevé de morts mais ce qui nous frappe aussi, c’est que nous n’avions jamais vraiment rien vu de tel, avec soit une punition délibérée des migrants, soit des meurtres », a-t-il ajouté devant la presse à Genève. Le bilan pourrait encore s’alourdir, des sauveteurs ayant repéré des corps en mer.
Six ans après la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye est toujours plongée dans le chaos et le pays est devenu un carrefour de l’immigration clandestine vers l’Europe. Les passeurs de migrants clandestins profitent du chaos et organisent des départs, généralement, depuis l’ouest du pays, à destination de l’Italie qui ne se trouve qu’à 300 kilomètres.
En l’absence d’une armée ou d’une police régulière, plusieurs milices font office de garde-côtes tout en étant souvent accusées de complicité voire d’implication dans ce trafic lucratif. Le Croissant-Rouge libyen se plaint, lui, du manque de moyens, affirmant que ses équipes sont constituées essentiellement de jeunes bénévoles.
«Nous ne disposons pas de véhicules appropriés pour transporter les corps ou de cimetières pour les inhumer», a encore expliqué le CRL de Zaouia sur sa page Facebook, ajoutant que «certains corps sont restés sur la plage et d’autres, inaccessibles, flottent encore dans l’eau