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Libye: des armes pour le gouvernement d’al-Sarraj, embargo renforcé contre Tobrouk

Par Yacine Temlali
mai 18, 2016
Libye: des armes pour le gouvernement d’al-Sarraj, embargo renforcé contre Tobrouk

La communauté internationale représentée par les pays voisins de la Libye, l’Union africaine, l’Union européenne, la Ligue arabe et les Etats-Unis, réunie lundi 16 mai 2016 à Vienne a décidé d’une levée partielle de l’embargo sur les armes.

 

 

Pas d’intervention militaire occidentale en Libye mais disposition à livrer des armes au gouvernement d’union nationale dirigé par Fayez al-Sarraj afin de combattre Daech implanté à Syrte et ses environs. L’embargo est par contre renforcé contre le «gouvernement de Tobrouk » sous influence du général Khalifa Haftar

La communauté internationale représentée par les pays voisins de la Libye, l’Union africaine, l’Union européenne, la Ligue arabe et les Etats-Unis, réunie lundi 16 mai 2016 à Vienne a décidé d’une levée partielle de l’embargo sur les armes.

Le communiqué publié à l’issue de la rencontre souligne que la communauté internationale « est prête à répondre aux demandes du gouvernement libyen en vue d’entraîner et d’équiper la garde présidentielle et les forces autorisées ».

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a indiqué que 25 pays et institutions internationales s’étaient mis d’accord pour appuyer la démarche du nouvel exécutif libyen qui va demander à être exempté de l’embargo sur les ventes d’arme à la Libye en vigueur depuis 2011.

Le gouvernement de Fayez al-Sarraj devrait « pouvoir acquérir les armes et les balles nécessaires pour combattre Daesh et d’autres groupes terroristes » a indiqué John Kerry. Le communiqué final souligne que la communauté internationale « soutiendra totalement les efforts » du nouvel exécutif libyen.

L’embargo, pour rappel, avait été imposé en 2011. Cet embargo sera par contre maintenu et renforcé par les factions qui s’opposent au gouvernement d’Union basé à Tripoli et qui a le soutien de l’ONU.

 

Pas d’intervention militaire étrangère

 

L’idée d’une intervention militaire étrangère en Libye qui suscite de vives appréhensions de la Tunisie et de l’Algérie a été écartée. Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, et son homologue italien, Paolo Gentiloni, ont souligné qu’il n’est pas question d’intervenir militairement en Libye.

« Les Etats-Unis sont prêts à fournir de l’aide humanitaire, économique et un appui en matière de sécurité au nouveau gouvernement libyen s’il le demande », a déclaré le chef de la diplomatie américaine.

La réunion de Vienne a en tout cas clairement apporté son appui au gouvernement d’Union.  » Il est impératif que la communauté internationale appuie de tout son poids le gouvernement d’union : c’est la seule instance qui peut unifier le pays et apporter une réponse aux crises économiques et humanitaires « a déclaré John Kerry.

« Les Libyens veulent un gouvernement, ce gouvernement existe, il est soutenu par la communauté internationale et il est prêt à se mettre au travail. C’est le seul moyen pour que des institutions vitales comme la Banque centrale et la compagnie nationale de pétrole soient dirigées par des autorités représentatives et reconnues. Et c’est le seul moyen de générer l’unité et la cohésion nécessaires pour venir à bout de l’organisation Etat islamique et des autres groupes extrémistes qui tentent de replonger la Libye dans la violence et dans les batailles d’égo entre des individus qui servent leurs propres intérêts plutôt que ceux du pays. »

 

L’obstacle du général Haftar

 

Plus d’un mois et demi après son installation, le gouvernement d’union nationale de M. al-Sarraj qui a obtenu des soutiens dans l’ouest du pays rencontre toujours des difficultés avec l’est où le gouvernement de « Tobrouk », sous influence du général Khalifa Haftar refuse de se démettre sans un vote de confiance du Parlement.

Le général Khalifa Haftar est, selon des analystes, la cause principale du refus du gouvernement de Tobrouk de passer la main. Ses partisans au Parlement entravent sa réunion et bloquent la validation du gouvernement d’union nationale.

Ils cherchent à arracher au préalable à Fayez al-Sarraj, le maintien en place de Haftar qui est fortement soutenu par l’Egypte de Sissi. Il faut ajouter comme source de difficultés l’existence d’un courant fédéraliste en Cyrénaïque, veut poser ses conditions.

« On a là deux facteurs rédhibitoires pour les acteurs politico-militaires de l’ouest qui ont rallié le gouvernement d’Union. Le général Haftar est perçu comme l’homme des égyptiens et sa présence dans le gouvernement d’union nationale pourrait créer des difficultés pour Fayez al-Sarraj » souligne un analyste qui relève qu’il est exclu de donner satisfaction aux fédéraliste de l’est du pays, région où se trouvent les deux tiers de la production pétrolière.

 

La course vers Syrte

 

Une course est engagée entre les deux parties pour déclencher en premier les attaques en vue de chasser Daech de Syrte. Une perspective qui risque de fermer la porte à la réconciliation nationale tout en permettant à Daech de tenir.

Les éléments de l’EI ont pris la semaine dernière la semaine dernière de la localité d’Abou Grein, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Syrte, après une série d’attaques contre les forces militaires du gouvernement d’union. Une extension de la présence de Daech à l’ouest qui constitue une première pour un groupe dont les forces en Libye sont estimées entre 3.000 à 5.000 combattants.

. »Je serai franc, la situation en Libye est extrêmement mauvaise économiquement, financièrement et sur le plan de la sécurité. Nous avons besoin de la coopération de tous », a observé al-Sarraj au cours d’une conférence de presse en compagnie des ministres américain et italien.

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