Haftar veut « des formations pour les garde-frontières, des munitions, des armes, mais surtout des véhicules blindés, des jeeps pour le sable, des drones, des détecteurs, des lunettes de vision nocturnes, des hélicoptères ».
Le maréchal Khalifa Haftar, estime à « 20 milliards de dollars sur 20 ou 25 ans » l’effort européen nécessaire pour aider à bloquer les flux de migrants à la frontière sud du pays. « Le problème des migrants ne se résout pas sur nos côtes. S’ils ne partent plus par la mer nous devons les garder nous et la chose n’est pas possible », a-t-il expliqué dans un entretien paru samedi au quotidien italien Corriere della Sera, rapporte l’AFP. Et d’ajouter : « Nous devons au contraire travailler ensemble pour bloquer les flux sur 4 000 kilomètres à la frontière désertique libyenne du Sud. Mes soldats sont prêts. Je contrôle plus des trois quarts du pays. Je possède la main-d’oeuvre, mais il me manque les moyens ».
L’homme fort de l’Est libyen veut « des formations pour les garde-frontières, des munitions, des armes, mais surtout des véhicules blindés, des jeeps pour le sable, des drones, des détecteurs, des lunettes de vision nocturnes, des hélicoptères ». Une « liste » de ces exigences est en cours d’élaboration pour l’envoyer au président français Emmanuel Macron qui aurait demandé à Haftar quels sont ses « besoins » pour contenir les flux migratoires vers l’Europe. La proposition de Haftar est d’installer des campements mobiles de 150 hommes au minimum tous les cent kilomètres, avec tous les moyens demandés. Ce programme coûtera « environ 20 milliards de dollars sur 20 ou 25 ans pour les pays européens unis dans un effort collectif », a-t-il dit, selon la même source.
Hafter s’est engagé aux cotés de Fayez Al Sarraj à un cessez-le-feu et au processus de réconciliation nationale en Libye, lors d’une rencontre tenue le 25 juillet dernier à Paris. Lors de cette rencontre initiée par le président français, la question des flux migratoire vers l’Europe avait été abordée. Cette question figurait en bonne place dans la déclaration conjointe sanctionnant cette rencontre. « Nous allons œuvrer pour que toutes les forces sécuritaires et militaires en présence s’associent à ce plan dans le cadre de la réunification des institutions militaires et sécuritaires afin de se coordonner dans la lutte contre le terrorisme, d’assurer le contrôle des flux migratoires qui transitent par le territoire libyen, de sécuriser et de contrôler les frontières et de lutter contre les réseaux criminels organisés, qui instrumentalisent la Libye et qui déstabilisent la Méditerranée centrale », est-il écrit dans la déclaration.