L’histoire peut paraitre incroyable mais elle est hélas une actualité libyenne vraie. Au moins 21 personnes ont été tuées en quatre jours dans la ville de Sebha en Libye à la suite d’affrontements entre deux tribus pour une facétie provoquée par un singe appartenant à un commerçant de la tribu des Gueddadfa qui a arraché les coiffes de jeunes écolières de passage.
Devant « l’affront » des membres de la tribu des Ouled Souleimane se sont vengés en tuant trois membres de la tribu des Gueddadfa ainsi que le singe. Les choses ont dégénérés en des affrontements où l’on a utilisé des chars, des mortiers et autres armes lourdes.
Ce bilan de 21 morts recouvre essentiellement les pertes des membres de la tribu des ouled Slimane, les pertes subies par les Gueddadfa ne sont pas connues. Le site Libyan Herald donne un bilan encore plus lourd de 40 morts et de plus de 60 blessés.
Des témoins indiquent qu’il y a des femmes et des enfants ainsi que subsahariens blessés en raison des bombardements aveugles. Des membres des Ouleid Slimane, alliés aux milices de Misrata présents dans la ville, accusent des éléments armés du mouvement rebelles soudanais « Justice et égalité » de combattre aux côtés de Gueddafa.
Une information qui n’a pas été confirmée par des sources indépendantes. Sebha se trouve à 660 km au sud de Tripoli, au milieu du désert Libyque dans une oasis. Sa population était estimée à 138 000 habitants en 2008.
Cet incident presque anodin qui mis la ville a feu à sang est révélateur des polarisations tribales qui se sont aiguisées depuis la chute du régime de Kadhafi et en raison de l’incapacité des groupes vainqueurs soutenus par les occidentaux de remettre l’Etat sur les rails.