Le Croissant pétrolier libyen, poumon économique du pays, passe désormais sous le contrôle des forces du gouvernement non reconnu. Les forces du général Khalifa Haftar, qui mènent une offensive d’envergure depuis une semaine, se sont emparé mardi du dernier des quatre terminaux de cette région, ont rapporté des agences de presse.
Les forces du général Khalifa Haftar, chef de l’armée liée au gouvernement non reconnu basé dans l’Est, se sont emparées du terminal de Brega sans combats (…) et grâce aux habitants et notables de Brega, a indiqué à l’AFP l’officier Moftah al-Magrif, un responsable des gardes des installations pétrolières pro-Haftar.
Le Croissant pétrolier s’étend le long d’une baie en forme de croissant entre les localités de Marsa el-Brega et Ben Jawad, dans le nord-est du pays et regroupe les principaux ports pétroliers. Outre Ras Lanouf et al-Sedra, il comprend le terminal de Zueitina, fermé et celui de Marsa el-Brega qui fonctionne sporadiquement. Les autorités de l’Est refusent de reconnaître le gouvernement d’union (GNA) basé à Tripoli. Elles contrôlent des régions dans l’est du pays avec le soutien des forces dirigées par le général Haftar.
L’annonce du contrôle de cette région par le général Haftar a suscité des réactions de la communauté internationale. Dans une déclaration conjointe, les gouvernements de l’Allemagne, de l’Espagne, des États-Unis, de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni condamnent les attaques perpétrées contre les terminaux pétroliers de Zueitina, Ras Lanouf, al-Sedra et Brega, en Libye tout en appelant toutes les parties à un cessez-le-feu immédiat et à s’abstenir de toutes nouvelles hostilités. Ces gouvernements appellent également toutes les forces à «éviter toute action susceptible d’endommager les infrastructures énergétiques libyennes ou de perturber davantage ses exportations. « Le pétrole libyen appartient au peuple libyen », est-il noté de la déclaration.
Soutien au Gouvernement d’entente nationale
Ces pays occidentaux réaffirment par ailleurs leur total soutien au Gouvernement d’entente nationale en tant que seule autorité exécutive en Libye. « Les forces libyennes doivent s’unir pour lutter contre daech et les autres groupes terroristes désignés par les Nations unies. Les violences à l’encontre de compatriotes libyens sapent la stabilité de la Libye et favorisent la division. Ce sont des accords politiques, et non pas des conflits, qui doivent déterminer l’avenir de la Libye », a-t-on souligné.
Pour contraindre le général Haftar, ces pays n’hésitent pas à brandir la menace d’appliquer la résolution 2259 du conseil de sécurité des Nations unies, notamment les mesures relatives aux exportations pétrolières illicites, aux activités susceptibles de porter atteinte à l’intégrité et à l’unité des institutions financières de l’Etat libyen et à la compagnie pétrolière nationale, ainsi qu’aux personnes ou entités se livrant à des actes menaçant l’unité, la paix, la stabilité ou la sécurité de la Libye ou y apportant leur soutien.