Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, a annoncé vendredi la levée pour une durée d’un mois de son blocus de la production pétrolière libyenne et la conclusion d’un accord de partage équitable des recettes provenant de la vente d’hydrocarbures avec le gouvernement de Tripoli.
« Nous sommes prêts à ouvrir pendant un mois les gisements de pétrole, pour assurer l’avenir de la Libye », a déclaré le maréchal Haftar dans un communiqué distribué par son porte-parole après une brève intervention télévisée.
Une reprise de la production pétrolière libyenne après huit mois de blocus pourrait lever un obstacle majeur à des négociations en vue d’un accord politique entre les deux camps rivaux, le gouvernement d’entente nationale (GEN) à Tripoli et les institutions installées dans l’Est, soutenues par l’Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar.
Le GEN et l’ANL se disputent le contrôle de la Libye depuis des années mais les dissensions internes aux deux camps se sont creusées depuis l’échec en juin dernier de l’offensive des troupes du maréchal Haftar contre Tripoli, et leur repli dans la région de Syrte.
A Tripoli, où le Premier ministre Fayez al Sarraj a annoncé mercredi sa volonté de quitter ses fonctions d’ici fin octobre, le vice-Premier ministre Ahmed Maitig a diffusé un communiqué immédiatement après l’annonce de Haftar, confirmant qu' »il avait été décidé » de redémarrer la production pétrolière. Il a aussi annoncé la création d’une commission chargée de superviser la distribution des recettes.
De son côté, la NOC (National Oil Corporation), qui gère la production de pétrole en Libye, a déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi qu’elle ne lèverait pas le cas de force majeure sur les exportations de brut tant que l’ANL n’aurait pas retiré ses combattants présents sur les gisements.
Avant le blocus, la Libye produisait environ 1,2 million de barils par jour, contre 100.000 bpj actuellement.