La formation d’un gouvernement d’Union nationale en Libye tarde toujours. En dépit des efforts de l’ONU, les deux »gouvernements » en place, celui de Tobrouk reconnu par la communauté internationale, et celui de »Tripoli », ne sont pas arrivés à s’entendre sur la formation d’un gouvernement de transition.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a estimé samedi qu’il n’y avait « pas d’échéance » pour la formation d’un gouvernement d’union nationale en Libye, déchirée par une guerre de succession depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, et en proie aux milices. « Si on doit parler d’échec, c’est un échec des Libyens », a déclaré M. Ban à la chaîne de télévision France 24 sur les efforts menés par l’ONU pour parvenir à la formation d’un gouvernement de coalition en Libye. « Mon précédent émissaire Bernardino Léon avait réussi à rapprocher les parties en présence, qui étaient très proches d’un accord, mais elles n’ont pas été capables d’y parvenir », explique M. Ban. Le nouvel émissaire, l’Allemand Martin Kobler, travaille toujours en ce sens, mais « il n’y a pas d’échéance » fixée, a-t-il ajouté, en estimant que les pays de la région devraient « influencer » les Libyens.
Le pétrole, enjeu des désaccords
Livré aux milices après la chute du régime de Kadhafi, le pays compte deux gouvernements se disputant le pouvoir mais est aussi le théâtre de violents combats entre différents groupes armés. Pour autant, les zones de production pétrolière sont protégées, et le pays exporte un peu moins d’un million de bj. A Tripoli comme à Tobrouk, les deux gouvernements rivalisent d’ingéniosité pour exporter le brut libyen, car en fait la question des revenus du pétrole est au centre de la bataille que se livrent les deux gouvernements. Le gouvernement du Premier ministre Abdallah al-Thinni, reconnu par la communauté internationale mais réfugié dans l’est du pays, veut convaincre qu’il est le détenteur légitime du pétrole libyen. Pour cela, il a créé une structure concurrente de la Compagnie nationale pétrolière, la NOC, aux mains du gouvernement de Tripoli (Es) pour que les revenus tirés de la vente du pétrole ne transitent plus par cette compagnie, ni par la Banque centrale libyenne.