La Tunisie accueillera à partir de ce dimanche une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye pour faire le point les développements de la situation sécuritaire et réfléchir sur les moyens de venir en aide à ce pays en proie à l’instabilité politique depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011.
Une conférence des pays du voisinage de la Libye s’ouvrira ce dimanche soir à Hammamet (Tunisie) pour discuter des moyens d’aider ce pays à sortir de la crise politique et sécuritaire dans laquelle il s’est enlisé ces dernières semaines.
Elle accueillera les ministres des Affaires étrangères d’Algérie, d’Egypte, de Libye, du Soudan, du Tchad et du Niger sont annoncés, de même que les représentants de la Ligue des Etats arabes et de l’Union africaine.
Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères tunisien, repris par la TAP, lors de cette réunion de deux jours que présidera la Tunisie il y sera question de l’effort demandé et attendu des pays voisins pour accompagner les initiatives libyennes en faveur de l’instauration d’un dialogue national inter-libyen, de la mise en place d’une justice transitionnelle, du redressement des institutions de l’Etat et de la réunion des conditions de la transition démocratique dans ce pays.
Cette initiative a peu de chances d’aboutir à des résolutions à même de faire baisser la tension dans ce pays, avertissent des observateurs qui arguent de la complexité de la crise libyenne et l’insécurité qui règne dans ce pays depuis la chute du régime de Kadhafi. Elle intervient dans un contexte de recrudescences des violences entres groupes armés.
Recrudescence des affrontements armés
Des roquettes ont explosé ce dimanche matin dans le périmètre de l’aéroport de Tripoli et des affrontements ont suivi entre des ex-rebelles de Zenten qui contrôlent l’aéroport et d’autres groupes qui veulent les chasser, a expliqué une source sous couvert de l’anonymat au correspondant de l’AFP. Ce dernier fait état de tirs d’armes lourdes entendus depuis le centre-ville.
Ces affrontements interviennent après des appels lancés sur les réseaux sociaux par des milices islamistes pour chasser les ex-rebelles de Zenten des sites qu’ils occupent à Tripoli, dont l’aéroport, situé à 25 km de la capitale.
Depuis le retour du général Haftar qui a lancé le 16 mai une opération contre les milices « terroristes » dans l’est du pays, des affrontements quasi-quotidiens opposent ses forces aux groupes islamistes, en particulier à Benghazi, chef-lieu de l’Est libyen et fief de groupes radicaux.
Dans ce contexte, les Etats-Unis ont indiqué samedi qu’ils redoutaient un « conflit généralisé » en Libye et ont appelé à une réunion du nouveau Parlement élu le 25 juin.
« Les Etats-Unis sont très inquiets par la violence en cours en Libye et les prises de position dangereuses qui pourraient conduire à un conflit généralisé », a déclaré la porte-parole du département d’Etat Jen Psaki dans un communiqué, repris par l’AFP.