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Maghreb

Trois ans après la mort de Kadhafi, le chaos regne en maître en Libye

Par Yazid Ferhat
octobre 20, 2014
Trois ans après la mort de Kadhafi, le chaos regne en maître en Libye

 

La Libye a actuellement deux gouvernements rivaux. Le premier, issu des dernières élections législatives et seul reconnu par la communauté internationale, a dû se réfugier à Tobrouk, dans l’est du pays, après la prise de contrôle de la capitale Tripoli par les miliciens pro-islamistes de Misrata, qui ont maintenu en fonction l’ancien parlement, le Congrès général national (CGN).

 

 

Les violences à Benghazi continuent de charrier leurs lots et de destructions dans une Libye plongée dans le chaos. Jusqu’à dimanche, le bilan des affrontements depuis mercredi dernier, entre forces pro gouvernementales et milices islamistes, s’est élevé à 75 morts, selon des sources médicales citées par l’AFP. L’offensive lancée par l’ex-général controversé Khalifa Haftar, est soutenue par les autorités reconnues par la communauté internationale qui tentent de reprendre la deuxième ville de Libye, tombée en juillet aux mains de milices islamistes.

Des civils ont pris aussi les armes pour soutenir les forces du général Haftar, pour se battre contre une coalition de groupes islamistes, dont les radicaux d’Ansar Asharia. Les autorités officielles libyennes élues ont lancé depuis semaine une contre-offensive visant les milices armées « hors-la-loi » à l’ouest de Tripoli et à Benghazi dans le but de libérer ces deux villes, a déclaré le chef du gouvernement Abdallah al-Theni. « Toutes les forces militaires ont été placées sous le commandement de l’armée pour libérer Tripoli et Benghazi bientôt », a dit M. Theni, cité par la presse.

Fajr Libya reprend Zentan

Après des semaines de combats meurtriers, Fajr Libya, une coalition hétéroclite de milices islamistes et de la ville de Misrata, a chassé de la capitale les milices pro-gouvernementales de Zentan (nord ouest) et y a installé un gouvernement parallèle. Après Tripoli, Fajr Libya a élargi ses opérations militaires à l’ouest de la capitale. Les Zentanis et leurs alliés mènent toutefois depuis une semaine une contre-offensive sur plusieurs fronts dans les montagnes de l’ouest libyen dans le but de marcher sur Tripoli et la reprendre à Fajr Libya. Les violences ont poussé le cabinet de M. al-Theni et le Parlement élu le 25 juin, à s’exiler dans l’est du pays pour échapper aux milices qui ont pris le contrôle de la capitale fin août. Ces développements interviennent trois ans après la capture et l’assassinat de l’ancien guide libyen, Mouammar El Gueddafi. Son fils aîné, Seïf el Islam, est poursuivi par le tribunal de la ville libyenne de Zentan pour atteinte à la sécurité nationale. Son procès a été reporté au 2 novembre « compte tenu des conditions dans lesquelles se trouve le pays » a expliqué le porte-parole du tribunal à Ria Novosti.

Abdallah al-Theni attendu à Moscou 

Le premier ministre libyen Abdallah al-Theni et les membres de son gouvernement envisagent de se rendre en Russie, fin octobre ou fin novembre prochain, a par ailleurs rapporté lundi l’agence russe RIA Novosti. La Russie est le principal partenaire militaire de la Libye, dont elle aide à réorganiser les ses forces armées.

« Environ 80% de nos armes proviennent de Russie (…), et de ce fait nous privilégions le développement de nos relations avec Moscou », a expliqué M. al-Theni. La Russie pourrait aider la Libye à reconstruire ses infrastructures et à rééquiper l’armée nationale. Le chef du gouvernement libyen n’a pas exclu la possibilité de mener des exercices de troupes libyennes en Russie.

Depuis le renversement du régime Kadhafi en 2011, la Libye connaît une escalade de violences sans précédent. Trois ans après l’assassinat du colonel Kadhafi, la Libye peine toujours à construire un état avec des institutions durables. Les institutions telles que la police, l’armée et la Justice sont quasi inexistantes, laissant le champs libre aux assassinats et les règlements de compte entre milices. La violence a rendu la situation sécuritaire intenable, ce qui pourrait déboucher, à terme, sur une partition de fait du pays car le gouvernement n’a pas les moyens d’endiguer les violences, ni d’intégrer dans son giron les anciens révolutionnaires, qui refusent encore de déposer les armes.

 

 

 

 

 

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