L’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), n’adhère pas à la feuille de route de sortie de crise tracée par le chef de l’Etat Abdelkader Bensalah et soutenue publiquement par le chef de l’Etat-major de l’ANP, Ahmed Gaid Salah.
L’organisation a clairement rejeté, dans un communiqué rendu public mardi, l’idée d’organiser des élections présidentielles dans les plus brefs délais sans passer par une période de transition comme le préconise le pouvoir.
« Si la gravité de la crise était aujourd’hui une conviction partagée par tous les acteurs influents dans l’orientation du processus national, la seule voie à même d’y remédier consiste en la préparation responsable ainsi que la réunion des conditions idoines pour engager un dialogue national auquel prendront part tous les acteurs nationaux », a indiqué l’ONM dans un communiqué.
Pour l’ONM, « il est de son devoir de contribuer à l’enrichissement du débat national en proposant des éléments qui pourraient constituer un cadre de débats profonds et sérieux ».
« En ignorant l’application des articles 7 et 8, réclamée avec insistance par le Hirak populaire, la période de transition instituée par l’article 102 de la Constitution a engendré le constat actuel, à savoir un échec total », estime l’Organisation des moudjahidine qui ajoute que « c’est là, le résultat naturel d’une réalité non objective en raison de différents facteurs, dont l’absence de conditions légales, organisationnelles, techniques et administratives ».
Une situation qui explique, selon la même organisation, « la conviction de la Communauté nationale de l’impératif de rechercher ensemble une solution alternative alliant l’application des dispositions de la Constitution et les exigences de la réalité politique ».
Soulignant « la nécessaire implication de tous les acteurs dans la proposition de mécanismes pratiques, transparents et réalistes garantissant le passage d’une situation exceptionnelle à une autre normale donnant au pays l’opportunité d’engager de profondes perspectives permettant à notre peuple de réaliser un véritable développement national, répondant à ses aspirations au progrès social et à la prospérité économique (…) », l’ONM considère que « le dialogue national ou la Conférence nationale sont à même de conduire au plébiscite d’une personnalité nationale crédible et consensuelle pour assumer la gestion de la période après application de l’article 102 de la Constitution (90 jours) ».
Cette personnalité sera chargée de la formation d’une commission nationale indépendante qui supervisera sur le terrain, la préparation, l’organisation, la surveillance et l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, ainsi que la révision de la loi organique portant régime électoral.
Elle aura également à assumer la responsabilité de démettre le gouvernement actuel et de former un nouveau gouvernement technocrate, dont le choix des membres obéira aux critères de compétence, d’intégrité et de notoriété au sein de la société, estime l’organisation pour qui le rôle de ce gouvernement doit être limité à la réunion des moyens matériels et techniques inhérents à l’organisation de l’opération électorale sans avoir à s’impliquer directement dans le déroulement de la présidentielle.