Le personnel médical du service Hépato-gastro-entérologie du centre hospitalier universitaire Issad Hassani de Beni Messous, sera en arrêt de travail, dès demain 16 juillet 2020. Selon un préavis de grève rendu public ce mercredi.
Le personnel dénonce les conditions de travail générées par la lutte contre le coronavirus et revendique la reprise de son activité minimum liée sa spécialité.
Les personnels du service parlent d’« injustice flagrante » et déclarent une grève ouverte à partir de demain jeudi et ce jusqu’à ce que leur « revendications légitimes » soient satisfaites. A savoir, le déplacement de l’unité d’isolement Covid19 dudit service et la reprise de l’activité habituelle relevant de l’Hépato-gastro-entérologie, notamment l’hospitalisation, l’exploration endoscopique, l’Hôpital du jour et les activités pédagogiques.
Contacté par Maghreb Emergent, un médecin résidant du service a confirmé que la grève est «malheureusement maintenue». «Nous avons déposé le préavis il y a une semaine (08 juillet 2020), afin de donner le temps à la direction de discuter avec nous et de trouver des solutions, mais aucun signe de sa part n’a été enregistré. Nous allons arrêter l’admission de nouveau passions dès demain et se limiter a soigner les cas encore hospitalisés jusqu’à leur guérison et fin d’hospitalisation» a t-t-il expliqué.
Les auteurs du préavis ont avancé les arguments qui justifient leur démarche et ont proposé des solutions. « Dès le 2 avril 2020 on a été convertis en unité d’isolement Covid-19 indépendante au sein du service de médecine interne sans aucun préavis nous obligeant à arrêter toute activité de Gastro Entérologie et en faisant sortir notre seul malade hospitalisé à ce moment-là pour une urgence à notre niveau » ont-ils rappelé.
« Notre équipe médicale dispose d’un effectif réduit. Ce sous effectifs nous a imposé le rythme de travail entre les gardes et astreinte le plus rapprochée de toutes les autres unités d’isolement Covid-19 malgré un enroulement en monôme qui ne nous permet pas de prendre en charge un nombre de malades supérieur à 10 » expliquent les protestataires. D’après eux, ce manque d’effectif ne se résume pas à l’équipe médicale mais touche aussi les paramédicaux coursiers et les agents de nettoyage. Un manque d’effectif qui non seulement a rendu la gestion de l’isolement Covid-19 difficile mais qui les a aussi empêché de consacrer une équipe pour une activité minimum de Gastro Entérologie.
« Au moment où nous demandons un éventuel renforcement de nos effectifs avec le personnel d’autres spécialités à l’image de Bab-el-Oued à fin de gérer l’unité d’isolement Covid-19 tout en gardant la possibilité à chacun de garder une activité minimum dans sa spécialité en parallèle nous sommes surpris par la décision émises par la DAPM le 6 juillet de doubler le nombre de lits consacré à l’isolement Covid-19 à notre niveau et ce sans prendre en compte encore une fois notre sous effectif que nous avons signalé encore une fois ce jour même lors de la tournée faite par la cellule de crise Covid-19 du CHU. une possibilité de renforcer l’équipe paramédicale a uniquement été évoquée » ont regretté les praticiens de la santé en question !
Les « grévistes » ne signalent pas les problèmes sans proposer des solutions. Ils veulent le roulement mensuel de l’isolement Covid19 sur les services » comme c’est déjà le cas chez leurs collègues au CHU de Mustapha Pacha à Alger. Ou alors, « le renforcement des équipes travaillant en isolement grâce à la collaboration de plusieurs spécialités qui peuvent garder une activité minimum de leur spécialité en parallèle » et citent le cas de l’hopital de Bab-el-Oued.
« Nous avons été parmi les premiers à participer à la lutte contre l’épidémie du Covid-19 et ce dès le 16 mars 2020 en abandonnant notre service pour le consacrer à ce travail, avant même que toute note ou instruction ministérielle portant sur l’organisation de la lutte contre le Covid-19 ne soit envoyée » a rappelé ledit personnel médical du service Hépato Gastro Entérologie.
Nous avons essayé de joindre la direction du centre hospitalier universitaire Issad Hassani de Beni Messous, en vain.