Le cancer du col de l’utérus représente un véritable défi sanitaire en Algérie et à l’échelle mondiale. Cette pathologie a fait l’objet d’une rencontre d’information au profit des journalistes spécialisés, dans le cadre d’une session media training, organisée par les laboratoires Roche Algérie, intitulée « HPV et Cancer du Col : Informer pour Sauver des Vies ».
Selon les explications données par les deux experts qui ont animés cette cessions, en l’occurrence le professeur en Gynécologie-obstétrique, Naouel Merrouche et le professeur en Microbiologie Mohammedi Dhakya, cette maladie constitue le quatrième cancer féminin le plus fréquent dans le monde avec environ 662 301 nouveaux cas par an. Il est également la quatrième cause de décès par cancer chez les femmes, entraînant près de 348 874 décès annuels. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où l’accès au dépistage et aux soins est limité, ce chiffre est encore plus alarmant.
En Algérie, le cancer du col de l’utérus demeure une cause majeure de morbidité et de mortalité chez les femmes. Le dépistage insuffisant et le manque de sensibilisation favorisent l’évolution silencieuse de la maladie, souvent détectée à un stade avancé. Pourtant, cette forme de cancer est évitable grâce à la prévention et au dépistage précoce.
L’infection au papillomavirus humain (HPV), un facteur déclenchant
Les médecins experts ont expliqué que le principal responsable du cancer du col de l’utérus est l’infection par le papillomavirus humain (HPV), un virus ubiquitaire qui se transmet par contact sexuel. Certains génotypes de ce virus, notamment les HPV 16 et 18, sont impliqués dans près de 70 % des cas de cancers du col. Si la majorité des infections au HPV disparaissent spontanément, une persistance du virus peut provoquer des lésions précancéreuses évoluant vers un cancer invasif.
Le dépistage comme levier essentiel
Selon nos experts, le dépistage des lésions précancéreuses repose sur plusieurs techniques. Il s’agit du frottis cervico-utérin (FCU), ou test de Papanicolaou, qui permet d’identifier les cellules anormales et aussi à travers l’inspection visuelle du col de l’utérus avec l’acide acétique (IVA), une méthode simple et peu coûteuse.
Il existe aussi le test HPV, basé sur la recherche du génome viral par biologie moléculaire, qui offre une excellente sensibilité clinique et permet de détecter précocement les infections à HPV à haut risque.
Autre méthode de dépistage ; la PCR en temps réel, qui est une technologie avancée et automatisée qui s’impose comme une solution efficace en raison de sa grande fiabilité et de sa capacité à limiter les faux négatifs. Recommandé en première intention chez les femmes de plus de 30 ans, le test HPV permet une meilleure surveillance et un suivi rigoureux des patientes à risque.
Une nécessité d’intensifier la prévention
Pour réduire l’incidence du cancer du col de l’utérus en Algérie, les experts animateurs de cette cession, ont affirmé qu’il est impératif d’adopter une approche préventive intégrée. Pour cela, ils recommandent de renforcer le dépistage systématique, en élargissant l’accès aux tests et en sensibilisant les femmes à leur importance, et également promouvoir la vaccination contre le HPV, qui constitue une barrière efficace contre l’infection et ses complications.
Ils ont par ailleurs appelé à mettre en place une prise en charge rapide et adaptée, incluant le traitement précoce des lésions précancéreuses et le suivi des femmes infectées.
Ainsi, fort est de constater que le cancer du col de l’utérus est une maladie évitable, à condition de mettre en place une politique de dépistage et de prévention efficace. En Algérie, des efforts doivent être faits pour améliorer l’accessibilité aux tests et sensibiliser la population aux risques du HPV.
Une approche globale, combinant vaccination, dépistage et traitement précoce, permettra de sauver des milliers de vies et de réduire la mortalité liée à cette maladie évitable.