Les pays maghrébins plus l’Egypte consacrent beaucoup d’argent et d’efforts pour développer leur industrie agroalimentaire. Mais, les facteurs climatiques sont souvent un obstacle de taille pour la culture de certaines spéculations agricoles à fort rendement dans l’agro-industrie, constate une étude rendue publique par la Coface, l’assureur français.
‘‘L’agroalimentaire en Afrique du Nord: un secteur stratégique dépendant des aléas naturels » est le titre de cette étude de la Coface publiée sur son portail le 9 septembre dernier. D’emblée, l’analyse de la Coface relève que »l’importance de l’industrie agroalimentaire varie entre les économies d’Afrique du Nord », et le secteur arrive même en tête des exportations de certains pays de la région. Mais, globalement, l’industrie agroalimentaire »est un des secteurs les plus importants pour les économies nord-africaines », relève le document de la Coface, selon lequel l’agroalimentaire dans la région représentait 9,5% du PIB en Tunisie en 2014, 13 % en Algérie et en Égypte et 15,6 % au Maroc. »En 2015, le secteur employait 21,7 % de la population active totale en Égypte, 15 % en Tunisie et environ 40 % au Maroc. » Pour l’assureur français, »la croissance démographique, la hausse de la demande en aliments transformés, des revenus par habitant plus élevés et des capacités de production améliorées » sont la »clé » de la réussite du secteur.
Par ailleurs, le Maroc présente un faible niveau de risque, car »l’agroalimentaire bénéficie de subventions gouvernementales », »contribue à près de 16 % du PIB et emploie 40 % de la population », estime la Coface pour qui »le Maroc est le pays d’Afrique du Nord présentant le plus faible niveau de risque. » De son côté, »l’Algérie n’est pas un producteur majeur de produits agricoles et dépend des importations alimentaires pour répondre à la demande intérieure », estime la Coface, qui ajoute que le gouvernement algérien, »confronté à l’érosion de ses réserves de change, due à la chute des prix du pétrole, multiplie les actions pour tenter d’améliorer sa balance commerciale. » Fatalement, »ces actions comprennent notamment la réduction des importations de produits agricoles et alimentaires », soutient l’assureur français.
Quant à la Tunisie, »l’agroalimentaire joue un rôle de moindre importance en comparaison avec les autres pays de la région, le tourisme étant le principal moteur de son économie », relève la même source qui notre qu »’en Égypte, qui renoue avec la stabilité à la suite de troubles politiques de 2011-2013, l’agroalimentaire a commencé à se rétablir, surtout depuis que le gouvernement a fait du développement de ce secteur une priorité. »
L’obstacle des facteurs naturels
Mais, pour les pays d’Afrique du Nord, les bas prix alimentaires à l’échelle mondiale représentent un défi de taille, »l’agriculture étant un élément moteur de sa croissance économique », estime par ailleurs la Coface. Et, »combinée aux coûts de production élevés, au manque d’infrastructures et aux conditions climatiques difficiles, la production agricole requiert davantage d’efforts et de soutien de la part des gouvernements », explique t-elle, avant de rappeler que dures conditions climatiques de la région, qui ont »une incidence directe sur les niveaux des prix des matières premières des pays nord-africains. » C’est pour cette raison notamment que les gouvernements de la région appliquent une politique de subventions des productions agricoles pour soutenir le secteur agroindustriel.
»La croissance démographique, la hausse des revenus disponibles et les expansions économiques offrent toutes des perspectives de ventes plus positives », estime la Coface, qui prévoit qu’au cours de »la période à venir, ces aides pourraient se solder par une chaîne d’approvisionnement mieux intégrée, plus efficace et plus productive pour le secteur. »