Avec 3% pour les importations et 4.8% pour les exportations, les pays du Maghreb enregistrent l’un des taux les plus faibles de l’intégration économique régionale, selon un nouveau rapport de l’UNECA, citant des obstacles d’ordre administratif et fiscal, la complexité des procédures, surtout pour les importations, ce qui affecte les délais de séjour des marchandises et les opérations d’enlèvement, générant ainsi des coûts supplémentaires.
Le marché intra-maghrébin reste l’un des moins dynamiques au monde, estime le Bureau des Nation Unies la Commission Economique de l’Afrique, spécialisé de l’Afrique du Nord (UNECA) dans un nouveau rapport sur le climat et les mécanismes des échanges commerciaux entre les pays du Maghreb. Intitulé « transport international et facilitation de commerce », ce rapport analysant les cadres réglementaires régissant le commerce, le transport et le transit entre les pays du Maghreb, explique que le commerce intracommunautaire tourne autour de 3% pour les importations totales des pays du Maghreb et 4.8% pour les exportations. Un chiffre inférieur par rapport au taux de l’intégration économique continentale moyenne qui est de 12%. L’intégration régionale est de 20% en Amérique Latine et de 50% en Europe, selon la Conférence des Nations Unies pour le Développement et le Commerce (UNCTAD).
Les raison de cette faible intégration économique régionale sont dues, selon le rapport, à des obstacles de natures administrative et fiscale (persistance des barrières tarifaires et non tarifaires au commerce intra zone et coûts connexes exorbitants), la complexité des procédures, surtout pour les importations, ce qui affecte les délais de séjour des marchandises et les opérations d’enlèvement, générant ainsi des coûts supplémentaires. La non concordance des jours de congé hebdomadaire entre les pays de la région est aussi citée comme un frein au commerce intracommunautaire. Selon le rapport, cette non concordance du congé hebdomadaire affaiblit la coordination aux frontières et provoque une lenteur dans l’accomplissement des formalités de dédouanement.
« Les services logistiques offerts aux différents points de passage (Tunisie-Algérie, Tunisie- Libye, Maroc-Mauritanie) sont d’un niveau médiocre », considère le rapport. Aussi bien pour le transport terrestre que maritime. « Les infrastructures logistiques existantes souffrent de plusieurs insuffisances », précise la même source. A cela s’ajoute, la quasi inexistence des facilités et utilités connexes aux postes frontières. Pour ce qui du commerce par voie maritime, l’agence onusienne estime que les installations portuaires et les services logistiques connexes sont généralement « en deçà des capacités nécessaires pour un traitement diligent du trafic ». Ce qui, selon UNECA, entraîne des retards en termes de délais de débarquement du fret marchandises.
Délais trop long dans le commerce extérieur en Algérie
S’appuyant sur le rapport Doing Business 2014, l’UNECA, démontre que le délai nécessaire à l’exportation reste relativement long dans les pays de l’Afrique du Nord : Il est de 11 jours au Maroc, 12 jours en Egypte et 13 jours en Tunisie, 17 jours en Algérie, 23 jours en Libye, 31 jours en Mauritanie et 32 jours au Soudan. « Ces délais se situent dans la moyenne de la région MENA (20 jours), mais dépassent largement, pour la plupart des pays d’Afrique du Nord, la moyenne de l’OCDE (11 jours) », précise ce rapport qui préconise à tous les pays d’Afrique du Nord de « prendre des mesures de réduction du temps nécessaire à l’étape de préparation des documents et, dans une moindre mesure, de facilitation de l’opération de transport de marchandises et de manutention».
S’agissant du délai nécessaire à l’importation, UNECA démontre que ce délai est le plus court en Egypte avec 15 jours, suivi par le Maroc (16 jours) et la Tunisie (17 jours). L’Algérie avec 27 jours d’attente pour de démarches, est l’un des pays de la région où l’on observe le plus long délai d’importation, suivie de la Libye (37 jours), de la Mauritanie (38 jours) et du Soudan (46 jours). Ces délais sont « largement supérieurs à la moyenne des pays de la région MENA qui est de l’ordre de 24 jours et des pays de l’OCDE où ce délai ne dépasse pas 10 jours », note l’UNECA. « L’étape de préparation des documents est à l’origine de ces délais trop longs », analyse ce même rapport.