L’ouverture des frontières algéro-marocaines, fermées en 1994, n’est pas à l’ordre du jour. Pour autant, cela n’empêche pas les deux pays voisins de commercer et de faire des affaires.
Les frontières entre l’Algérie et le Maroc resteront encore fermées. Combien de temps ? Nul ne le sait. Ce mercredi sur les ondes de la radio chaîne 3, M. Abdelkader Messahel, ministre chargé des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, a été clair : l’ouverture de ces frontières, pour l’Algérie, n’est pas à l’ordre du jour. Interrogé sur la possibilité de développer une intégration économique sous-régionale avec des frontières fermées, il a affirmé que ‘’le Maroc est le premier partenaire commercial et économique de l’Algérie’’. Par les chiffres, le Maroc est le second client en 2016 de l’Algérie au niveau maghrébin, après la Tunisie (610 millions de dollars) avec 589 millions de dollars.
Pour le ministre, maintenir des frontières fermées ne peut empêcher les deux pays de faire du commerce. ‘’Cela (fermeture des frontières, NDLR) n’empêche pas qu’il y ait des échanges économiques et commerciaux avec les voisins.
Les questions de l’opposition
Début 2016, des partis algériens d’opposition avaient plaidé pour la réouverture de ces frontières, fermées en 1994. Le président du RCD Mohcine Belabbas avait indiqué qu’il n’y a pas de lien entre la fermeture des frontières et le conflit au Sahara occidental. Il avait expliqué en février 2014 dans une déclaration que ‘’des problèmes beaucoup plus importants se sont posés entre l’Algérie et le Maroc sans que cela aboutisse à la fermeture des frontières’’, citant la guerre des sables de 1963 et l’éclatement de la crise du Sahara occidental en 1975. ‘’Ce dernier problème a provoqué une fermeture des frontières mais momentanée. Et le problème du Sahara occidental est pris en charge par les Nations-Unies ‘’. Le FFS, qui plaide pour la construction du Grand Maghreb, avait relevé à la même période qu’il est nécessaire d’aborder ‘’ le problème dans sa globalité’’ et de se poser la question sur le ‘’coût de la non- construction du Maghreb qui pénalise tous les peuples de la région.’’
Suppression du visa
Les autorités marocaines, de leur côté, ont à plusieurs reprises appelé pour la réouverture des frontières. A la suite de l’attentat terroriste en août 1994 dont ont été victimes deux touristes espagnols, assassinés dans un palace de la ville Marrakech, Rabat avait immédiatement institué un visa d’entrée pour les Algériens. A Alger, en plus des mesures de réciprocité, on a décidé de fermer les frontières terrestres. Au mois de juillet 2004, le Maroc supprime le visa pour les Algériens, Alger répond huit mois plus tard, en avril 2005 à la même mesure en supprimant également le visa pour les marocains, dont beaucoup travaillent au noir dans le BTP dans les régions ouest et centre du pays.