A Nouakchott, des fuites dans les médias annoncent déjà la réouverture de l’ambassade mauritanienne à Rabat.
Des signes de dégel entre la Mauritanie, accusée par Rabat de soutenir le Front Polisario, et le Maroc ont été perçus ces derniers jours: un opposant Mauritanien installé au Maroc a été prié de »plier bagages ».
L’opposant Mauritanien Mohamed Ould Bouamatou, sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé par Nouakchott, a été prié par les autorités marocaines de quitter le territoire national, selon »alakhbar.info ». »Les autorités de Rabat ont accordé un délai d’un mois à l’homme d’affaire pour se conformer à la décision », a indiqué une source autorisée, citée par le site »yabiladi.com » . L’opposant Mauritanien est détenteur d’un passeport français avec lequel il est entré au Maroc. D’autre part, deux autres opposants Mauritaniens sont installés au Maroc, il s’agit de Mustapha Ould Limam Chafi, un spécialiste sécuritaire et un milliardaire, Abdallahi Ould Noueigued. Pour le moment, ils ne sont pas concernés par une expulsion, indique-t-on.
A Rabat, on s’interroge si le geste marocain d’accéder à la demande de Nouakchott d’expulser un opposant n’a pas été associé à l’accréditation d’un nouvel ambassadeur du Royaume en Mauritanie. Une source officielle citée par »Yabiladi.com » explique que »le premier pas a été donné par le président mauritanien il y a quelques semaines à New York. A l’occasion de son discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies, Mohamed Abdel Aziz n’a pas soulevé la question du Sahara occidental. Un silence en rupture comparé aux précédentes interventions à partir de la même tribune ». Le geste de Rabat est également associé à une éventuelle participation de la Mauritanie au tour de table sur le projet de gazoduc Nigéria-Maroc. A Nouakchott, des fuites dans les médias annoncent déjà la réouverture de l’ambassade mauritanienne à Rabat, avec comme chef de mission l’ancien Premier ministre Moulay Mohamed Ould Laghdaf, qui avait fait ses études au Maroc.
Relations tendues
Les relations entre la Mauritanie et le Maroc étaient toujours tendues en raison du soutien des Mauritaniens au Front Polisario. Mais, c’est en décembre dernier que les relations exécrables entre les deux pays avaient atteint un point de non retour après des propos blessants d’un chef de parti Marocain à l’égard de la Mauritanie. La soudaine crispation entre les deux pays avait été provoquée par le SG de l’Istiqlal fin décembre 2016 lorsqu’il avait déclaré lors d’une réunion avec des syndicalistes de l’UGTM que »la Mauritanie est une terre marocaine et que les enclaves du Maroc s’étendent de Ceuta au fleuve Sénégal.
» Ce que la Mauritanie considère comme »une atteinte à sa souveraineté. » Le lendemain dimanche 25 décembre, le parti mauritanien l’Union pour la république (UPR, au pouvoir), déclare dans un communiqué que »le comportement de Hamid Chabat est symptomatique de la dégénérescence et de la faillite politique au Maroc ». Cela »trahit le manque de vision stratégique des élites marocaines », ajoute l’UPR. A Rabat, c’est l’affolement, et le monarque s’empresse de « reconnaît l’intégrité territoriale de la République Islamique de Mauritanie, conformément au Droit international » lors d’un entretien téléphonique avec le chef de l’Etat Mauritanien.