Le 47e vendredi du soulèvement populaire algérien a eu lieu sous la pluie ce 10 janvier 2020. Malgré la nervosité des forces de l’ordre dès le matin, à Alger, les manifestants ont maintenu la mobilisation en portant leurs drapeaux nationaux et berbères, leurs pancartes et leurs parapluies.
En fin de matinée, plusieurs arrestations ont été enregistrées à la rue Didouche Mourad, à Alger. Le premier rassemblement des protestataires a été ainsi dispersé. La ruelle qui lie la mosquée Al Rahma à Didouche Mourad qui accueillait les fidèles tous les vendredis a été occupée par la police aujourd’hui. Des journalistes ayant essayé de prendre quelques photos du lieu ont été interpellés. Il s’agit des deux journalistes de Radi M, Ghada Hamrouche et Latifa Abada qui ont été conduites au commissariat du 6e à Didouche Mourad.
Le dispositif des forces de l’ordre et les arrestations n’ont pas diminué la détermination des manifestants. « Régime civil », « le pouvoir au peuple », « nous revendiquons une période de transition », « les articles 7 et 8 de la Constitution », ce sont les slogans les plus repris aujourd’hui à Alger. D’autres slogans ont été scandés, tels que « libérez les détenus », « laissez Ali Belhadj faire sa prière » et « la presse est indigne ».
Les manifestants ont pris de l’avance sur les festivités du nouvel an berbère qui correspond au 12 janvier courant. Des tenues traditionnelles berbères, des bonbons et des dattes ont été distribués comme la tradition l’exige. Le slogan « assegas amegaz el hirak raho labes », (Bonne année, le Hirak va bien) a été répété par les manifestants.