Mosbah Helali, PDG de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) a affirmé vendredi que “l’eau est bradée en Tunisie”. Alors que l’INS fait état d’une augmentation des tarifs de la SONEDE de 15% (statistiques sur l’inflation de mai 2017).
Dans une interview accordée à l’agence TAP, Mosbah Helali a souligné qu’en Tunisie, c’est le principe de solidarité qui régit la facturation de l’eau entre les catégories sociales et entre les régions, « c’est ainsi que le Nord où l’eau est facturée à près de 1,300 D, le m3, subventionne le sud où l’eau est facturée à près de 350 millimes », a-t-il précisé, ajoutant dans une comparaison avec le Maroc que pour une facture de 20 m3 par trimestre, le Tunisien paie 12,9 dinars et le Marocain 38,5 D.
Selon le PDG de la SONEDE, bien que la tarification de l’eau ait été augmentée en 2016, la société perd 100 millimes pour chaque m3 d’eau vendu (différence entre le coût de production et la moyenne de prix de vente) et souffre d’un déséquilibre financier depuis 2008, surtout que la tarification de l’eau a été gelée de 2005 à 2010, en raison de la hausse du coût de production, de l’énergie, des équipements et des matières premières.
Elle a enregistré un déficit de 21 millions de dinars au cours de l’exercice 2016 et équilibre ses finances en recourant à l’endettement auprès des banques. La SONEDE enregistre des impayés se montant à 300 millions de dinars (Décembre 2016) dont 180 millions de dinars de factures impayées des ménages.
La SONEDE qui compte 2,8 millions d’abonnés, a produit 660 millions de m3 d’eau en 2016, contre 645 millions de m3 en 2015. Les 15 millions de m3 additionnels sont le résultat de nouveaux forages effectués dans tout le pays, vu la baisse du niveau des barrages (l’apport des précipitations n’a pas dépassé 42% de la moyenne annuelle).