« Le 8 mars, on parle des femmes qui activent dans le domaine de l’artisanat ou de celles spécialisées dans la pâtisserie traditionnelle, mais lorsqu’il s’agit de faire parler un économiste, on s’adresse rarement à une femme », a déploré, sur Radio M, Saïd Benmerad, le directeur général d’Interface Médias faisant le compte-rendu d’une étude intitulé « Les femmes et les médias, situation socioprofessionnelle et visibilité ».
Même si les femmes représentent à peu près 50% des professionnels des médias et qu’elles sont de plus en plus nombreuses à occuper des postes de responsabilité, le regard porté par les médias sur elles n’a pas encore changé, a indiqué, à Radio M, Saïd Benmerad, directeur général d’Interface Médias, qui a dirigé une étude sur le sujet pour le compte d’ONU femmes, organisme relevant des Nations unies.
L’étude intitulée « Les femmes et les médias, situation socioprofessionnelle et visibilité » s’est basée sur 20.000 articles de presse et plus de 1.000 heures d’émissions audiovisuelles et radiophoniques. Elle constate « la persistance des stéréotypes » à l’égard des femmes. « Par exemple, le 8 mars, on parle des femmes qui activent dans le domaine de l’artisanat ou de celles spécialisées dans la pâtisserie traditionnelle, mais lorsqu’il s’agit de faire parler un économiste, on s’adresse rarement à une femme », déplore Saïd Benmerad. « Et même si 50% des journalistes sont des femmes, 22% des sujets d’articles seulement traitent de la condition féminine. Autrement dit, le nombre de femmes n’a pas un grand impact sur la visibilité de la femme en tant que sujet », poursuit-il.
Le directeur général d’Interface Médias a indiqué que les femmes sont plus présentes qu’avant dans des postes de responsabilité. « Neuf femmes dirigent des chaînes radio sur les 55 qui existent en Algérie », relève l’invité de Radio M. Selon lui, le nombre de femmes exerçant dans l’audiovisuel est « impressionnant », ce qui n’est pas le cas de la presse écrite arabophone, « où le nombre de femmes est moins important que celui des hommes et où les sujets liés aux femmes sont relativement rares ».
Saïd Benmerad préconise la mise en place d’un système de parité permettant aux femmes d’occuper des postes de responsabilité dans des organismes tels que l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV).
Sur un autre plan, l’étude révèle, qu’à compétence égale, il n’existe pas de différence entre les salaires des hommes et des femmes. Sur ce thème précis, le directeur général d’Interface Médias estime que la question du genre ne se posera plus, à moyen terme, dans les médias algériens, où une sorte de « star système » est en train de se mettre en place assurant aux vedettes du métier des salaires élevés.
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