Les organisateurs du coup d’État militaire au Mali ont annoncé mercredi qu’ils prévoyaient de mettre en place un gouvernement civil de transition chargé d’organiser de nouvelles élections dans un délai « raisonnable », et d’ainsi rétablir la stabilité du pays au lendemain de la démission du président malien.
Ibrahim Boubacar Keita, dit « IBK », a annoncé tard mardi soir qu’il démissionnait et qu’il dissolvait le parlement, à la suite de son arrestation plus tôt dans la journée par des soldats mutins, aggravant la crise dans un pays déjà confronté à une insurrection djihadiste et une vague de contestation.
Les États du G5 Sahel – Mauritanie, Burkina Faso, Niger, Tchad, ainsi que le Mali lui-même – ont ordonné aux mutins la libération du dirigeant malien et d’autres hauts responsables du pays.
« Les présidents du G5 Sahel souhaitent exprimer leur attachement indéfectible à l’ordre constitutionnel et au respect des institutions démocratiquement établies », a déclaré le groupe dans un communiqué, ajoutant qu’il souhaitait parvenir à un dialogue pacifique avec les responsables du coup d’État.
Dans une intervention retransmise tôt mercredi matin par la télévision publique, un porte-parole des mutins, qui se décrivent comme le « Comité national pour le salut du peuple », a déclaré inviter la société civile et les partis politiques maliens à rejoindre le mouvement afin de mettre en place les conditions permettant une transition politique devant mener à des élections.
Entouré de soldats, le colonel Ismaël Wagué, porte-parole du comité, a expliqué que les mutins étaient passé à l’action pour éviter que le Mali ne sombre encore davantage dans le chaos.
« Notre pays s’enfonce dans le chaos, l’anarchie et l’insécurité et la faute en incombe principalement aux personnes qui sont responsables de son sort », a-t-il déclaré.
« Nous ne sommes pas férus de pouvoir, mais nous tenons à la stabilité du pays afin d’organiser des élections générales qui permettront au Mali de se doter d’institutions fortes dans un délai raisonnable ».