Suite au placement sous mandat de dépôt hier du correspondant de la chaîne de télévision France 24, Moncef Ait Kaci et son codétenu Ramdane Rahmouni, technicien de la même chaîne, l’avocat du journaliste incarcéré, Abdelghani Badi, a révélé à Maghreb Émergent que la défense a fait appel.
« L’appel suite au mandat de dépôt de Ait Kaci et Rahmouni est en cours. La chambre d’accusation qui est la seule partie juridique à avoir les prérogatives d’annuler la décision du juge d’instruction, révise les verdicts dudit juge, tous les mercredis et dimanches », a expliqué Me Badi, contacté ce mercredi par Maghreb Émergent.
L’avocat a expliqué que « la séance la plus proche est le dimanche prochain, mais s’il existe une vraie volonté de corriger la situation puisque l’affaire concerne la liberté des personnes, la chambre d’accusation peut traiter l’appel procédé par la défense aujourd’hui ».
Dans ce sillage, Me Badi estime que l’incarcération des journalistes dans le cadre de leur profession est un « dangereux dérapage du parcours de la justice, de la Constitution, de la loi et des accords internationaux ».
Il a aussi signalé l’excès de l’utilisation du mandat de dépôt qui, à la base, est une exception et non la règle. « Ces arrestations des journalistes sont inquiétantes pour l’avenir de la presse, des libertés et de l’application de la loi » a noté Me Badi.
Pour rappel, Moncef Ait Kaci, a été placé sous mandat de dépôt hier mardi 28 juillet par le juge d’instruction du tribunal de Bir Mourad Rais, en compagnie du technicien Ramdane Rahmouni. Ce dernier est le réalisateur de l’entretien accordé par le Chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune à la chaîne de télévision française, France 24 le samedi 04 juillet.
Le journaliste correspondant et le technicien de cette chaîne française en Algérie, sont accusés de « collaboration sans accréditation avec une chaîne de télévision étrangère ».