Le marché noir des devises plonge dans le flou. Les cambistes naviguent à vue et ne savent plus comment faire face à la conjoncture actuelle marquée par une baisse continue des devises, notamment la monnaie unique européenne.
Ce samedi 21 décembre, l’euro a encore perdu du terrain devant le dinar algérien. Une perte qui confirme davantage la tendance baissière de cette monnaie. En effet, le billet de référence de 100 euros s’échange contre un équivalent allant de 24 400 DA à 24 600 DA à la vente, c’est-à-dire le prix de vente de l’euro par les cambistes aux particuliers.
En ce qui concerne l’achat, le même billet s’achète par les cambistes contre une somme allant de 24 000 DA à 24 200 DA. Il s’agit du taux de change le plus bas depuis trois mois.
Contacté par nos soins, un cambiste affirme que le marché noir des devises est plongé dans l’incertitude. ‘’On ne sait plus comment agir. Nous n’avons aucune visibilité sur l’évolution du marché au cours des prochains jours et semaines’’, indique-t-il avant d’ajouter : ‘’Nous vivons une conjoncture inédite’’.
Les grossistes qui ont l’habitude d’acheter des quantités importantes préfèrent marquer une pause, fait savoir notre interlocuteur. Ce brouillard s’est répercuté sur le taux de change de l’euro qui ne cesse de baisser.
A l’origine de cette baisse, trois décisions prises par les pouvoirs ces derniers mois. Il s’agit de la suspension des opérations des immatriculations des voitures d’occasion de moins de trois ans importées de l’étranger. Cette mesure, annoncée le 2 octobre dernier, a provoqué un séisme sur le marché noir des devises. L’euro est passé de 260 DA à 246 DA en une semaine.
La deuxième mesure concerne les nouvelles conditions du transfert des devises à l’étranger par les voyageurs algériens résidents et non résidents. La limitation du droit de sortie des devises à 7500 euros, valable une seule fois par an et par voyageur, a aussi basculé le marché.
La troisième et dernière mesure est liée à l’augmentation de l’allocation touristique à 750 euros par an par personne adulte au lieu de 95 euros actuellement. La rentrée en vigueur de cette hausse dans une dizaine de jours brouille les cartes aux opérateurs du marché noir des devises.