Couvrir les manifestations du Rif est très dangereux pour les journalistes marocains. L’organisation Reporters sans frontières (RSF) dénonce dans un communiqué l’arrestation du fondateur du site Rassdmaroc, Abdelkebir Al Hor. Le 4ème journaliste à se retrouver derrière les barreaux depuis le début de la révolte du Rif.
L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé ce jeudi l’arrestation du fondateur d’un site d’information généraliste, Rassdmaroc, Abdelkebir Al Hor en raison de ses écrits sur les manifestations dans la région d’Al-Hoceima.C’est le « quatrième journaliste-citoyen à se retrouver derrière les barreaux depuis le début de la révolte du Rif » souligne l’organisation.
Abdelkebir Al Hor, a été arrêté le 6 août à Marrakech puis transféré à Casablanca. Après cinq jours passés en garde à vue, il a été dirigé à Rabat pour une audition préliminaire par un juge spécialisé dans les affaires terroristes.
Selon ses proches, cités par l’organisation, « ce sont notamment ses nombreux articles sur le mouvement de protestation “Al Hirak”, dans la région du Rif, qui lui auraient valu d’être accusé d’apologie du terrorisme, d’incitation à la désobéissance et d’offense à corps constitué. »
Abdelkebir Al Hor se trouve actuellement en détention préventive en attendant la fin de la phase d’instruction. L’avocat de la défense a exprimé sa vive inquiétude car «les accusations pesant sur Abdelkebir Al Hor sont d’une extrême gravité et n’ont rien avoir avec ses activités journalistiques. ». Le fondateur du Rassdmaroc risque jusqu’à 10 ans de prison.
RSF souligne que le fait «d’écrire et informer sur un mouvement de protestation n’est pas un crime » et réclame !a «libération immédiate d’Abdelkebir Al Hor ainsi que celle des autres journalistes-citoyens et collaborateurs de médias arbitrairement détenus pour avoir couvert la révolte du Rif”.
L’organisation fait le rappel des journalistes qui se retrouvent en prison en raison de l’exercice de leur métier. « Pour rappel, le journaliste Hamid Mahdaoui, fondateur du site d’information Badil.info a été arrêté alors qu’il filmait des rassemblements dans la région d’Al-Hocaïma puis condamné fin juillet à trois mois de prison ferme officiellement “pour avoir « invité » des personnes à « participer à une manifestation interdite ». Trois autres journalistes-citoyens et trois collaborateurs de média se trouvent également en détention provisoire en attendant la fin de l’instruction, suite à leur couverture des événements du Rif. Seul Mohamed Al Hilali, directeur du site Rifpress, a bénéficié d’une grâce royale le 30 juillet dernier. » Le Maroc figure à la 133ème place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse en 2017.