Nasser Zefzafi, le chef du mouvement « Hirak » de contestation populaire qui dure depuis 6 mois dans la région du Rif a été arrêté, lundi 29 mai, à El Hoceima rapporte l’agence AFP qui cite une source gouvernementale.
Nasser Zefzafi était recherché depuis le vendredi 26 mai pour avoir interrompu le prêche d’un imam dans la ville d’Al Hoceïma. L’imam s’en prenait au mouvement « Hirak » en l’accusant d’être une «fitna ».
Le chef du mouvement contestataire s’en est pris à des fatwas «sans fondements » dénonçant un prêche orienté. La réponse de Zefzafi diffusée sur YouTube a connu une diffusion virale.
Les autorités marocaines ont durci la répression contre les leaders d’une contestation sociale qui a pris de l’ampleur à la suite de la mort dans des conditions atroces de Mouhcine Fikri, un poissonnier qui tentait de récupérer sa marchandise saisie dans une benne à ordure.
L’affaire a été le déclencheur d’un mouvement de contestation sociale de grande ampleur dans cette région du Rif, pauvre et « oubliée » des autorités. De violents affrontements ont eu lieu vendredi et samedi à la suite de manifestations de soutien à Nasser Zefzafi.
Des jeunes qui scandaient Vive le Rif » ou encore « Nous sommes tous Zefzafi » ont été chargés avec violence par les forces anti-émeutes. Ce qui a donné lieu à des affrontements qui ont duré plus d’une heure. Les autorités ont durci la répression. Une vingtaine de militants du Hirak ont été arrêtés et accusés « d’atteinte à la sécurité intérieure », « d’avoir reçu des transferts d’argent et un appui logistique de l’étranger » pour « porter atteinte à l’intégrité du royaume. »
Par ailleurs, le journaliste algérien Djamel Alilat (du journal El Watan) a été arrêté hier dans la ville de Nador où il couvrait le Hirak du Rif.