La fraude au Baccalauréat a encore frappé cette année au Maroc, où les fraudeurs étaient particulièrement surveillés, ainsi que leurs relais à travers les réseaux sociaux. Au premier jour de cet examen, plus de 1.800 cas de triche ont été enregistrés. Officieusement, ils seraient plus de 3.000 à avoir fraudé au 1er jour.
Cette année 2016, le Baccalauréat au Maroc, qui se déroule du 7 au 9 juin, au début du mois sacré de Ramadhan, a été une fois encore entaché de fraude. Dans un premier bilan, le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle a indiqué mercredi que 1.893 cas de triche ont été enregistrés mardi au niveau national. En outre, ‘’22 personnes ont été arrêtées pour leur implication dans la fuite de sujets et de leurs corrigés’’, au premier jour des épreuves du baccalauréat, ajoute le ministère. ‘’La première journée du baccalauréat au titre de la session de juin 2016 a connu 1.893 cas de triche au niveau national’’, a précisé le ministère dans un communiqué, ajoutant que ‘’les cellules locales, provinciales et centrales de veille et de suivi et les brigades de répression de fraude ont, lors de la première journée, arrêté 22 personnes impliquées dans des opérations de fuite des épreuves ou de diffusion des corrigés des sujets du baccalauréat sur des groupes restreints ou les réseaux sociaux.’’ Quelques 431.934 candidats passent le BAC cette année au Maroc où les mesures de surveillance et de sécurisation de cet examen ont été drastiquement renforcées. Le ministère marocain de l’éducation nationale a introduit cette année un engagement que les candidats doivent signer, en déclarant notamment avoir pris connaissance des lois et règlements concernant la fraude dans les examens et des sanctions encourues.
Kits oreillettes contre brouilleurs
Sur le plan technique, des brouilleurs ont été installés dans les centres d’examen, surveillés par des policiers. Au Maroc, la fraude au BAC est passible d’une peine de prison allant jusqu’à deux ans et une amende de 5 000 à 10 000 dirhams. Un projet de loi durcissant les peines pour la fraude aux examens a été déposé au Parlement. En attendant, des cas parfois ahurissants sont rapportés par la presse locale, comme ce député de l’Istiqlal, pris en flagrant délit de triche à l’académie de Meknès-Tafilalet. Il n’a pas été poursuivi par la justice et a été considéré comme absent pour qu’il puisse repasser la deuxième session. Selon le quotidien arabophone Essabah, en 2015, juste après la fin des examens, au moins 15 élèves se sont fait retirer au CHU Ibn Rochd de Casablanca un équipement miniature soigneusement incrusté dans leurs oreilles. Bref, au Maroc, la fraude au BAC est devenue inquiétante, le phénomène étant en hausse d’année en année. En 2015, au moins 10.956 cas de triche ont été enregistrés.