La contestation dans le Rif a explosé le 28 octobre 2016 avec la mort dans d’effroyables circonstances de Mohcine Fikri, un poissonnier d’Al Hoceima qui voulait sauver de la destruction sa marchandise de poissons, saisie par la police.
Nacer Zefzafi, chef de file du mouvement rifain Hirak, va comparaître demain mardi 31 octobre devant la Cour d’appel de Casablanca, avec de lourds chefs d’accusation, dont celui »d’atteinte à la sécurité de l’Etat ».
Après une première audience vite expédiée mardi dernier et plusieurs reports depuis le 10 juillet, le procès du leader de la contestation dans le Rif va démarrer mardi 31 octobre. La liste des chefs d’accusation est longue, dont celle d’atteinte à la sécurité de l’Etat, et il encourt de lourdes peines, dont la condamnation à mort, selon ses avocats. »Mais tout dépendra de l’examen du dossier et de la validation ou non de ces chefs d’accusation par la Cour », estime Me Rachid Belali, un des membres du collectif d’avocats des membres du Hirak détenus à la prison d’Oukacha, à Casablanca.
Mardi dernier, Nacer Zefzafi avait, devant la Cour, les membres des familles des prisonniers du Hirak et des représentants de la société civile et de militants des droits de l’Homme, pris la parole pour dire qu’il revendiquait »sa dignité dans un procès qu’il estime injuste ».
Après son arrestation le 26 mai à El Hoceima, Zefzafi avait été aussitôt entendu par la Brigade nationale de police judiciaire (BNPJ) de Casablanca, qui a décidé de transférer son dossier au juge d’instruction de la même ville. Depuis, il est détenu dans la prison de Oukacha.
« Les prisonniers du Hirak sont innocents »
Dans une lettre écrite depuis sa cellule de la prison Oukacha de Casablanca, qu’il a transmise via son avocat Mohamed Ziane et authentifiée par ses proches dont son père, Zefzafi a réaffirmé »l’innocence » des détenus du Hirak de l’ensemble des accusations portées contre eux.
Pour lui, ces accusations ne sont que »calomnie et machination, tentatives désespérées de faire taire la voix de la liberté. Une voix qui dénonce, ajoute t-il, depuis le décès du martyr Mohcine Fikri, les corrompus au sein des autorités locales, des élus, des responsables gouvernementaux et des boutiques politiques ».
La contestation dans le Rif a explosé le 28 octobre 2016 avec la mort dans d’effroyables circonstances de Mohcine Fikri, un poissonnier d’Al Hoceima qui voulait sauver de la destruction sa marchandise de poissons, saisie par la police.
Selon le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la société civile et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, 176 personnes avaient été arrêtées et placées en détention préventive suite aux manifestations de protestation du Hirak à Al Hoceima.