Selon l’un d’eux, Jaouad Bellahcene, il lui a été reproché, dans sa lettre de licenciement, d’avoir participé à une manifestation de soutien au Hirak et d’avoir publié sur Facebook des posts favorables à ce mouvement.
C’est un post de Jaouad Bellahcene sur sa page Facebook, qui a alerté l’opinion publique marocaine sur les pratiques peu orthodoxes de la banque populaire (PB), en particulier ses filiales en Espagne. Ce cadre a été licencié ces derniers jours par l’agence de cette banque à Madrid pour avoir manifesté sa sympathie au mouvement de contestation dans le Rif, le Hirak.
Jaouad Bellahcene est un cadre administratif de la filiale madrilène de BP. Il y exerce depuis 27 ans. Sur sa face Facebook, il écrit: »J’informe l’opinion publique que j’ai été licencié ce jour après 27 ans de loyaux services. J’ai été accusé d’avoir participé à une manifestation de soutien au Hirak à Al Hoceima et [d’avoir publié sur Facebook des posts favorables à ce mouvement]. Cela m’a été reproché dans la lettre de licenciement. »
Pour rappel, la Banque Populaire a déjà licencié une de ses employées exerçant dans une de ses filiales en Espagne, Hanane Bedjbedj pour avoir manifesté, elle également, sa sympathie et son soutien au Hirak.
Le Hirak est un mouvement de contestation sociale et politique dans le Rif né de la mort d’un poissonnier dans un camion benne à ordures pour avoir voulu sauver, le 29 octobre 2016, sa marchandise saisie par la police. Depuis, plus de 500 manifestations de protestation ont été organisées pour demander plus de justice sociale dans la région, la fin de la corruption, et la fin de la marginalisation du rif, qui dure depuis 1958.
La banque »chaabi » a été montée pour capter l’argent des diplomates et l’émigration marocaine en France. Elle est connue dans les milieux syndicaux parisiens pour ses pratiques »expéditives » à l’égard de ses employés. En septembre 2016, l’agence parisienne de sa filiale en France avait licencié un de ses cadres administratifs, Abdelkrim Bahri, également responsable de la section syndicale de l’agence. Selon le syndicat FO (Force ouvrière), qui avait manifesté devant le siège de la filiale et exigé sa réintégration, la direction imputait à cet employé la disparition de documents comptables du comité d’entreprise. Or, »les locaux du CE ont été déménagés en l’absence de l’équipe », avait expliqué Sébastien Busiris, secrétaire général de la section fédérale FO Banques pour qui ce qu’on reprochait à ce cadre était »son travail militant, la défense des salariés et du code du travail ».