La clémence n’était pas au rendez-vous mardi dans le jugement de neuf diplômés-chômeurs, condamnés par la cour d’Appel de Rabat à six mois de prison ferme et six autres mois avec sursis.
Les neuf diplômés-chômeurs, qui avaient bloqué la circulation ferroviaire au cours d’une action de protestation au mois d’avril 2014 au niveau de la ville de Salé pour attirer l’attention du gouvernement sur la situation de cette frange de la population, ont été condamnés dans un procès en appel mardi soir à 12 mois de prison, dont six avec sursis. Les jeunes diplômés-chômeurs ont été arrêtés à l’issue d’une intervention musclée des forces de sécurité et sont depuis, en prison. La cour d’Appel de Rabat a ramené de 16 à 12 mois de prison les peines d’emprisonnement de ces diplômés-chômeurs pour « obstruction à la circulation de trains » et « agression contre des éléments des forces de l’ordre ». Le tribunal a également maintenu l’amende de 500 dirhams pour chacun d’entre eux. Ils étaient poursuivis pour obstruction et atteinte à la sécurité des trains, attroupement non autorisé, outrage et agression contre des éléments des forces de l’ordre pendant l’exercice de leurs fonctions et dommages à des biens d’utilité publique. Dans un premier procès au mois d’octobre 2014, la condamnation de ces neufs jeunes avait été en fait alourdie, passant d’un an à seize mois de prison ferme.
Promesses non tenues de Benkirane
Le procès de ces diplômés-chômeurs, traduit l’échec de la politique sociale du gouvernement Benkirane, qui n’a pas réussi, malgré les promesses de sa campagne électorale, à mettre en place une politique de l’emploi en direction des universitaires marocains. Les manifestations de protestation organisées presque chaque jour devant le Parlement depuis maintenant une dizaine d’années, n’ont abouti qu’à un durcissement des peines et du dispositif policier. En fait, les solutions promises en 2011 par le gouvernement Benkirane, dans la foulée des manifestations du mouvement du 20 Février et du printemps arabe, ont été vite oubliées. Les marches et manifestations de protestation des diplômés-chômeurs ont par ailleurs fini par donner naissance à l’association nationale des diplômés-chômeurs.