Le chef de gouvernement marocain Saad Eddine El Othmani, issu du parti Justice et développement (PJD), est actuellement en train de négocier avec les cadres de son parti les potentiels »ministrables » au cours d’une réunion à Salé, près de Rabat.
Désigné par le roi Mohamed VI pour former dans les meilleurs délais un gouvernement, après l’échec de son prédécesseur Abdelilah Benkirane, Saad Eddine El Othmani semble en train de gagner son pari: former une majorité gouvernementale rapidement.
Ce samedi, le PJD était en réunion à Salé, au siège du parti, pour choisir ses ministres. Abdelaziz Rebah (Equipements et transports) et Mustapaha Ramid (Justice), devraient »rempiler » dans le prochain gouvernement. Outre le Premier ministre désigné, il y avait également à ce conclave Abdelilah Benkirane, SG du PJD.Des sources proches du parti indiquent que »les consultations pour la formation du nouveau gouvernement vont bon train » au sein des PJ’distes.
Par ailleurs, le chef de gouvernement doit également profiter du week end pour poursuivre ses consultations avec les autres partis susceptibles de former la majorité. Des sources proches du parti de la »Lampe » indiquent que si le PPS, le RNI, ou le MP, devraient avoir leur ticket d’entrée au prochain exécutif, il n’est pas évident que les socialistes de l’USFP puissent avoir leur »sésame », alors que le doute reste de mise pour l’Istiqlal.
Le RNI de Aziz Akhannouch avait, lors des négociations avec Benkirane, exigé l’entrée dans le gouvernement de l’USFP et, en même temps, l’éviction de l’Istiqlal, le plus vieux parti nationaliste marocain.
Le SG de ce parti Hamid Chabat avait provoqué une crise diplomatique avec la Mauritanie, colmatée en urgence par les autorités marocaines, qui avaient en plus présenté leurs ‘excuses au peuple Mauritanien. Mais, le chef de gouvernement devrait de toute évidence éviter de trop jouer sur le temps et reconduire l’ancienne majorité (PPS, RNI, MP), avec en plus l’Union Constitutionnelle (UC) de Mohamed Sajid, un parti créé en 1983 par Maati Bouabid sur instructions de Hassan II, et qui a remporté une année après sa création les législatives de 1984.
Le PAM, par contre, a réitéré son refus d’entrer au gouvernement, alors que l’Istiqlal ne désespère pas d »y figurer. Des arbitrages difficiles, délicats, pour El Othmani, d’autant qu’il doit ménager les susceptibilités de l’aile dure de son parti. Et présenter au roi son cabinet avant l’ouverture de la session d’automne du Parlement, prévue le 7 avril prochain.