Le gouvernement sortant, dirigé par la Parti de la Justice et du Développement (PJD) n’a pas réalisé ses promesses électorales faites en prévision des élections législatives de 2011. La fin de mandat du premier gouvernement »islamiste » au Maroc aura mis à nu les grandes difficultés de relance de l’économie marocaine, après le creux de 2008-2009, au plus fort de la crise en Europe.
C’est sur le volet économique, en fait, que le gros des partis politiques marocains axent leurs programme électoral, avec des chiffres qui, parfois, donnent le tournis, comme celui avancé par le Rassemblement national des Indépendants, qui escompte réaliser une croissance hors agriculture de 8%. Le Parti Authenticité et Modernité (PAM), qui a raflé la mise lors des élections locales de 2015, veut créer, selon son SG Ilyas El Omari, »’un nouveau modèle de développement centré autour de cinq axes : un taux de croissance dépassant les 6% (contre 4,3% en 2015), le positionnement du Maroc en tant que hub régional, l’application de la régionalisation avancée, une distribution équitable de la richesse et l’élargissement de la classe moyenne. »’Dans la présentation de son programme électoral, Iliyes el Omari a notamment déclaré que »nous devons sauver le Maroc et le PAM n’y arrivera pas tout seul. Tous les Marocains doivent y contribuer. » Pour lui, »sauver le Maroc veut dire rompre avec la mauvaise gestion » du gouvernement Benkirane. Le chef de file du RNI, Salaheddine Mezouar, lui, veut mettre en application selon son, programme électoral, 25 engagements dont la relance de la croissance entre 4,5 et 5%, l’emploi, la santé, l’éducation. »Nous souhaitons les mettre en œuvre dans les 100 premiers jours du prochain mandat’’. La tactique du RNI dans cette campagne électorale est simple : ‘’un job pour tous’’, car il compte ramener le taux de chômage de 10% à 8%. Comment ? ‘’Axer les stratégies sectorielles impulsées par l’Etat sur la création d’emplois’’, et, surtout, ‘’relancer les investissements et allumer les nouveaux moteurs de la croissance que sont les régions.’’ De son côté, le Mouvement populaire (MP), qui veut lui aussi ramener le taux de chômage à 8%, promet un taux de croissance du PIB de 5% sur la période 2017-2021, avec une maîtrise des principaux indicateurs macroéconomiques, dont un déficit budgétaire ramené à 3% du PIB, une inflation à moins de 2% et moins de 60% de l’encours global de la dette.
Le PJD veut rattraper les ratés
De son côté, le parti de la Justice et du développement (PJD) veut faire mieux que durant le premier mandat. Mais, le bilan de son »règne » ne plaide pas en sa faveur. Les partis en lice comme les experts estiment qu’il a failli dans la relance de l’économie marocaine, avec un creusement des déficits et une croissance moins forte que les 7% annoncés lors de sa campagne électorale en 2011. Si le déficit budgétaire a été ramené à 3,5%, et celui du compte courant de la balance des paiements, qui est passé de -7,9% en 2013 à -1,5% en 2016, il y a la forte déclinaison du taux de croissance à 2%, soit 0,7%, rapporté à la croissance démographique. Ce n’est pas assez pour les besoins de création d’emplois et d’amélioration des conditions de vie. Et ce n’est pas conforme à l’objectif de 5,5% fixé par le programme gouvernemental, voté par le Parlement en février 2012.