Les islamistes du Parti de la Justice et du Développement (PJD, modérés) ont largement dominé les élections législatives du 7 octobre 2016 en remportant 125 sièges pour 102 sièges à son plus grand rival, le Parti de l’Authenticité et de la Modernité (PAM), selon les derniers chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur marocain, qui a confirmé un faible taux de participation de 43%.
En attendant leur validation par la commission nationale des statistiques, le PJD a très largement remporté ces deuxièmes élections organisées après la nouvelle Constitution, adoptée en 2011 par référendum, avec 125 sièges, devant le PAM qui est arrivé sans grande surprise en seconde position avec 102 sièges, alors que l’Istiqlal, dont les observateurs avaient prédit un meilleure score, arrive en bas du podium en remportant 46 sièges, talonné par les Indépendants du RNI avec 37 sièges. Le Mouvement Populaire a remporté quant à lui 27 sièges, devant les socialistes de l’USFP avec 20 sièges. L’Union Constitutionnel, un parti du centre, améliore ses scores avec 19 sièges, alors que le PPS arrive à »prendre » 12 sièges. Le morcellement des voix va obliger le parti vainqueur à aller vers des consultations, que devrait arbitrer le roi Mohamed VI, pour former un gouvernement de coalition. L’enjeu étant quel parti sera destinataire des postes sensibles et stratégiques, dont l’Intérieur et les affaires étrangères, le Maroc n’ayant pas un ministère de la défense. Ces élections ont été cependant assombries par un autre revers, après celui de 2011, avec un taux d’abstention jugé très important. Selon un bilan du ministère de l’Intérieur, 43% des 15,7 millions d’électeurs inscrits ont voté. Ce score est légèrement inférieur à celui de 2011, qui a été de 45,4% pour un peu plus de 13 millions d’électeurs. 395 sièges du parlement étaient en jeu pour 6.992 candidats. Lors des élections locales et régionales de septembre 2015, le taux de participation était nettement meilleur avec 53%. Le parti d’extrême gauche Ennahdj Eddimocrati et l’association islamique d’Al Adl Wal Ihsane (Justice et Bienfaisance), avaient appelé au boycott de ces élections, estimant que »le pouvoir marocain n’est pas prêt pour une vraie alternance ».