Le scrutin pour l’élection du second Parlement au Maroc post ‘’printemps arabe’’ a débuté ce vendredi 7 octobre 2016 dans les grandes villes du pays où les partis du PJD, de l’Istiqlal et du PAM comptent ramasser le plus de voix. Après une campagne électorale qui n’a pas été marquée par ‘’trop’’ de dépassements, selon la commission de suivi des élections.
Quelque 15,7 millions de marocains inscrits sur les listes électorales doivent voter pour désigner les futurs 395 membres de la chambre basse du parlement. Selon le ministère de l’Intérieur, il y a 1.410 listes de candidatures pour ces élections législatives 2016 présentées au titre des circonscriptions électorales avec 6.992 candidats. Les plus grosses cylindrées, le PJD, le PAM et l’Istiqlal ont présenté le plus grand nombre de listes électorales. Le Parti de l’Istiqlal (PI), le parti Authenticité et modernité (PAM) et le parti de la justice et du développement (PJD) ont déposé 92 listes chacun, soit 100% des circonscriptions. Quant à l’Union socialiste des forces populaires (USFP), elle a présenté 91 listes, soit 98,9% des circonscriptions. Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) et l’alliance des partis de la Fédération de la gauche démocratique ont déposé 90 listes chacun, soit 97,8% des circonscriptions. Le Rassemblement national des indépendants (RNI) a présenté 84 listes (91,3 %), le Mouvement populaire (MP) 78 listes (84,8%) et l’Union constitutionnelle (UC) 72 listes (78,3%). Le Front des forces démocratiques (FFD) a déposé 69 listes, soit 75% des circonscriptions.
Détails d’un scrutin
Le Mouvement démocratique et social (MDS) a présenté 66 listes, soit 71,7%. L’Alliance Al Ahd et du renouveau a déposé 49 listes, soit 53,3% des circonscriptions. Le Parti des néo-démocrates a déposé 42 listes, soit 45,7% des circonscriptions. Le parti de la réforme et du développement a présenté 41 listes, soit 44,6% des circonscriptions. Le Parti de l’environnement et du développement durable et le parti de la renaissance et de la vertu : 40 listes chacun, soit 43,5% des circonscriptions. Le parti de la Choura et de l’Istiqlal et le parti de la gauche verte marocain: 32 listes chacun, soit 34,8% des circonscriptions. Le Parti Al Amal a déposé 29 listes, soit 31,5% des circonscriptions. Le Parti du centre social : 28 listes, soit 30,4% des circonscriptions. Le Parti démocrate national et le parti de l’unité et de la démocratie : 24 listes chacun, soit 26,1% des circonscriptions. Le Parti de la liberté et de la justice sociale : 22 listes présentées, soit 23,9% des circonscriptions. Le Parti de la société démocratique : 19 listes, soit 20,7% des circonscriptions. Le Parti de la renaissance a présenté 17 listes, soit 18,5% des circonscriptions. Le Pari de l’action a présenté 16 listes, soit 17,4% des circonscriptions. Le Parti de l’Union marocaine pour la démocratie : 12 listes, soit 13% des circonscriptions. Les sans appartenance politique (SAP) ont déposé deux listes, soit 2,2% des circonscriptions.
Le PJD joue gros
Si les partis, qui dominent la scène politique locale, comme le parti du PJD, qui a dirigé le gouvernement sortant, l’Istiqlal ou le PAM partent favoris pour les trois premières places du podium, ‘’des surprises sont à prévoir dans le chamboulement de la hiérarchie’’, notent des experts pour qui, si la course va se dérouler entre le PJD et le PAM, l ’Istiqlal pourrait changer de ‘’lièvre à vainqueur’’ de cette consultation populaire. Pour autant, la participation des électeurs sera le principal enjeu de ces législatives, estiment les mêmes milieux, selon lesquels le taux d’abstention, ‘’dans un sens ou un autre, sera le baromètre du succès’’ de ces élections. Aux dernières élections locales de septembre 2015, le taux de participation était de 53%. Aux législatives de 2011, le taux de participation, jugé très bas, a été 45,4% sur les 13,6 millions d’électeurs inscrits. Aux élections régionales de 2015, les islamistes du PJD ont remporté 174 sièges (25,6%), suivis du PAM avec 132 sièges (19,4%) et du parti de l’Istiqlal avec 119 sièges (17,5%). Mais, le PAM est arrivé en tête pour les conseils municipaux avec 21% du nombre de sièges, suivi de l’Istiqlal (16,2%) puis du PJD (15,9%). Le PJD a cependant remporté les grandes métropoles du pays (Rabat, Salé, Tanger, Kenitra, Meknes, Marrakech, Agadir) et Fes où il a délogé le patron de l’Istiqlal, Hamid Chabat. La lutte pour la prise du Parlement et le nouveau gouvernement sera donc serrée. Les islamistes du PJD en cas de défaite perdront beaucoup, contrairement au PAM, qui a tout à gagner de ces élections législatives.