Nombre d’observateurs à Rabat estiment que le chef de gouvernement doit présenter dès l’ouverture de la session de printemps du Parlement, prévue ces jours-ci, et après le vote de confiance, un texte remanié de la LF2017.
Le gouvernement que dirige le numéro 2 du Parti Justice et développement (PJD) Saad Eddine El Othmani, doit aller vite pour rattraper le retard de six mois de »non gouvernance ». En premier lieu revoir la loi de Finances 2017, adoptée par arrêté au plus fort du blocage des tractations pour la formation d’un gouvernement de coalition, fin décembre dernier. Nombre d’observateurs à Rabat estiment que le chef de gouvernement doit présenter dès l’ouverture de la session de printemps du Parlement, prévue ces jours-ci, et après le vote de confiance, un texte remanié de la LF2017. Avec la Justice et les Transports, c’est le chantier le plus urgent du nouveau gouvernement, composé de 39 ministres représentant les six partis de la majorité (PJD, RNI, PPS, USFP, UC et MP). Le texte de la loi de Finances 2017 avait été élaboré par Mohamed Boussaid, ministre des Finances, et qui a été reconduit dans le nouveau gouvernement. La révision ou l’enrichissement du même texte va dépendre de la nouvelle mouture de la majorité gouvernementale, avec l’arrivée de l’Union Constitutionnelle (UC) et l’USFP. Ces deux partis voudraient sans doute donner leur avis sur le programme économique du gouvernement.
Droits de l’homme, chantier ouvert
Le gouvernement devrait soit proposer des amendements pour compléter certaines dispositions de la LF2017, soit laisser le texte tel quel et attendre la fin du premier semestre pour ensuite proposer un »collectif budgétaire » ou une loi de Finances corrective (LFR) pour rééquilibrer les grands axes de la politique économique du nouveau gouvernement, notamment les arbitrages budgétaires entre »grands » et »petits » ministères. Le gouvernement doit en même temps rattraper le retard pris dans la réforme dans plusieurs secteurs, dont les Transports, le Tourisme, la Justice ou les Droits de l’homme. Sur le front économique en particulier, le ministre des Finances doit redresser la barre en termes de croissance, de renforcement de l’investissement public et soutenir celui privé, réduire les déficits et soutenir la PME. La Justice, est l’autre grand chantier toujours ouvert dans un Maroc encore agrippé à certaines pratiques moyenâgeuses, comme le mariage par les Adouls, les droits d’héritage, sans oublier le chapitre de la gestion de prisons, le terrorisme et un fort taux de criminalité, la liberté d’expression et les droits de l’homme dans un pays où les prisons sont surpeuplées et les associations surveillées de près. La révision des codes de procédures civile et pénale, la séparation des cours de justice militaire et civile, sont les autres chantiers qui attendent Mohamed Aujjar (RNI), débarqué de Genève où il représentait le Maroc auprès de la Commission des droits de l’homme des Nations -Unies.