Le nouveau Premier ministre marocain, Saad Eddine El Othmani, a annoncé samedi qu’il était parvenu à un accord de coalition avec cinq autres partis, mettant fin à près de six mois de blocage politique.
« Les prochaines étapes consisteront à décider d’une structure de gouvernement et des nominations ministérielles », a déclaré Othmani, du Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste), nommé la semaine dernière au poste de Premier ministre par le roi Mohammed VI.
« Nous devons aller au-delà des obstacles précédents », a-t-il ajouté, flanqué des chefs des cinq autres partis. Cet accord a été noué avec le Rassemblement national des indépendants (RNI), l’Union socialiste des forces populaires (USFP), le Mouvement populaire (MP) et l’Union constitutionnelle (UC) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS).
Saad Eddine El Othmani a succédé à Abdelilah Benkirane, le chef du PJD, qui n’avait pu former de gouvernement après les élections législatives d’octobre dernier. Il a précisé que les priorités du gouvernement à venir porteraient notamment sur le renforcement de la stabilité, une réforme de la justice, l’éducation, le développement des zones rurales et l’énergie.
Après le départ d’Abdelilah Benkirane, figure populaire auprès de la base du PJD, les partenaires potentiels des islamistes avaient exprimé un regain d’optimisme quant à la formation d’une coalition.
La loi électorale marocaine empêche tout parti de remporter seul une majorité au sein du Parlement de 395 sièges, ce qui rend nécessaires des alliances, placées in fine sous l’autorité du roi. Le PJD reste le premier parti marocain, avec 125 sièges au Parlement tandis que les indépendants du RNI en comptent 37 et le Mouvement populaire 27. Au total, les six partenaires de coalition rassemblent 240 sièges.
Les progressistes du Parti Authenticité et Modernité (PAM), deuxième formation au Parlement, ont fait savoir qu’ils entendaient rester dans l’opposition. Les conservateurs de l’Istiqlal, partenaires de coalition du PJD de 2012 à 2013 avant l’émergence de désaccords sur des réformes économiques, sont également attendus dans l’opposition.