Le souverain marocain a nommé mercredi, les membres du nouveau gouvernement. Une cérémonie a été organisée à la salle du Trône au Palais Royal de Rabat. Le grand vainqueur est le milliardaire proche du palais, Aziz Akhannouch.
Après plusieurs mois de tentatives infructueuses de Abdelilah Benkirane, le nouveau chef de gouvernement Saad Eddine El Othmani, a rapidement résolu le blocage en acceptant les exigences d’Aziz Akhannouch, un milliardaire proche du roi Mohamed VI.
Le nouveau gouvernement compte 39 membres : vingt ministres, six ministres délégués et treize secrétaires d’Etat. Une seule femme est ministre de plein exercice, Bassima Hakkaoui à la famille, la solidarité et l’égalité). Huit autres femmes sont secrétaires d’Etat.
Désigné chef du gouvernement le 17 mars par le roi et chargé de trouver une majorité, Saad-Eddine Al-Othmani, numéro deux du parti islamiste Justice et développement (PJD), a choisi une démarche différente de celle de Benkirane. Il a accepté rapidement de faire les grandes concessions que le chef du PJD refusait notamment l’entrée au gouvernement des membres de l’USFP.
Pour certains observateurs, l’obstruction à laquelle a fait face Benkirane a été encouragée par le Palais royal qui ne supportait plus le leader du PJD dont la popularité était forte. Durant cinq mois, Abdelilah Benkirane, a échoué à constituer une coalition du fait d’une guerre d’usure menée par le chef du rassemblement national des indépendants (RNI)Aziz Akhannouch,
Arrivé en tête avec 125 sièges sur 395, le parti islamiste ne disposait pas d’une majorité absolue. Al-Othmani, qui a adopté une posture plus consensuelle que M. Benkirane, est parvenu, fin mars, à réunir une majorité confortable de 240 sièges avec cinq autres partis, notamment le rassemblement national des indépendants (RNI).
Grosses concessions du PJD
Il a du faire de nombreuses concessions dont une de taille : le PJD perd le ministère clé de la justice au profit du RNI. Le rassemblement national des indépendants (RNI, arrivé quatrième avec 37 sièges, est très prépondérant dans le nouvel exécutif.
Dirigé par Aziz Akhannouch, le RNI prend pratiquement l’ensemble du secteur économique avec l’économie et des finances (Mohammed Boussaid), l’industrie, du commerce et de l’investissement (Moulay Hafid Elalamy), l’agriculture, la pêche maritime, développement rural et des eaux et forêts (Aziz Akhannouch). Le RNI prend également le ministère de la justice (Mohammed Aujar) et la jeunesse et des sports (Rachid Talbi Alami). Le poids du RNI fait de Azziz Akhnnouch un quasi chef de gouvernement.