Le roi Mohammed VI du Maroc a procédé jeudi à Rabat à l’inauguration du plus grand pont à haubans du continent africain, baptisé « Pont Mohammed VI ».
Cet ouvrage, premier du genre au Maroc et dont le coût global dépasse 730 millions de dirhams (81 millions USD) et les travaux sont réalisés par la société chinoise « China Railway Major Bridge Engineering Group », fait partie intégrante du projet de construction de l’autoroute de contournement de Rabat à une longueur de 41,5 km.
Inscrit dans le cadre d’un contrat-programme de longue durée, de 2008 à 2015, le projet est financé conjointement par la société des Autoroutes du Maroc (ADM) et la Banque mondiale.
Pour la réalisation de ce grand chantier, l’ADM, maître d’œuvre de ce projet, est accompagnée par le groupement chinois Covec-Mbec, et assistée techniquement par l’entreprise française SETEC-TPI ainsi que le laboratoire marocain LPEE.
Le pont Mohammed VI permet de contourner la ville de Rabat et d’améliorer le trafic à Hay Ryad (périphérie de la ville).
Ce pont est soutenu avec 160 câbles en acier. Le trafic sur ce viaduc pourrait atteindre jusqu’à 13.000 véhicules par jour. Il possède trois voies dans les deux sens.
En effet, le tablier supporte trois voies dans chaque sens et est soutenu par des haubans espacés de 8 mètres chacun.
Le choix de l’architecture du pont s’inscrit dans une approche paysagère, dans le respect de la topographie du site.
« Le choix de ce type de structure apporte à la fois originalité et fonctionnalité et permet de respecter l’environnement en évitant de passer par des profonds déblais sur une zone très sensible. Il a en outre l’avantage d’être concurrentiel par rapport à une solution standard de traversée et procure sur la durée une économie non négligeable », a expliqué Abdelaziz Rebbah, ministre marocain de l’Equipement et du transport.
Le pont à haubans sur l’oued Bouregreg est long de 950 m, avec deux pylônes en béton atteignant 200 m de hauteur inspirés de formes issues de l’architecture islamique marocaine, et un tablier portant trois voies dans chaque sens, supporté par 2 fois 20 paires de haubans (câbles).
Cet édifice procure également plusieurs avantages en termes d’esthétique, de prouesses techniques et de respect de l’environnement, tout en offrant un niveau élevé de sécurité aux usagers.
Au delà de l’aspect technique, les cabinets d’études ont aussi fait preuve de créativité esthétique.
Par rapport à des pylônes classiques, les deux grands pylônes du pont sont très aérodynamiques et élancés.
Les retombées économiques du projet sont importantes pour les agglomérations de Rabat et Salé et pour la circulation de transit en termes de gains de temps, de parcours et de coût de transport.
Le projet vient répondre aussi à des besoins pressants en capacités de trafic supplémentaires imposées par la quasi saturation de la rocade périphérique existante, la part importante de véhicules lourds et les prévisions de croissance à la hausse du trafic global sur le couloir Temara-Rabat-Salé.
Outre ce joyau architectural, la construction de l’autoroute de contournement de Rabat a nécessité la réalisation d’une multitude d’ouvrages d’arts, notamment 16 passages inférieurs, 14 passages supérieurs, 7 passages véhicules et deux passages réservés aux piétons.
Le coût de l’ensemble des travaux de construction de l’autoroute de contournement de Rabat y compris le Pont Mohammed VI s’est élevé à 3,2 milliards de Dirhams (355 millions USD), financé par la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et les fonds propres de l’ADM.