Dans son rapport annuel sur l’état de l’économie marocaine, le gouverneur de Bank Al Maghrib (BAM, banque centrale) tacle le gouvernement sortant en confirmant qu’à fin 2016, la croissance ne sera guère plus de 2%. Dans ses prévisions pour 2016, le gouvernement Benkirane avait prévu au moins 4% de croissance.
En fait, l’économie marocaine stagne, et n’arrive pas à décoller. C’est du moins un des constats du gouverneur de BAM dans son rapport annuel soumis au roi Mohamed VI. Au mieux, la croissance ne sera que de 2% en 2016, impactée par les mauvaises performances du secteur agricole, dont le PIB reste très volatil, alors que les autres secteurs économiques n’arrivent pas à décoller. Baisse des investissements, recul de l’emploi, inflation et baisse des investissements avec comme toile de fond un recul des mises en chantier dans le BTP. La sentence d’El Jouhari est que ‘’le modèle basé sur la demande intérieure comme moteur de la croissance montre ses limites’’. Il faut dés lors revoir les équilibres et les secteurs moteurs de la croissance, avec comme priorité à accorder à l’industrie, qui doit redevenir le moteur de cette croissance, avec l’émergence d’une solide industrie automobile, devenu le poste N1 des exportations marocaines. Plus concrètement, le rapport de BAM reste magnanime en estimant qu’il faut patienter quelques années avant d’aller relever les effets positifs ou négatifs des écosystèmes mis en place dans certains secteurs (textile, cuir, …).
Le Warning du HCP
Dans sa note de conjoncture pour le second trimestre 2016 rendue publique vendredi 1er juillet, le Haut Commissariat marocain au Plan (HCP) avait situé la croissance à 1,4%. »Globalement et compte tenu des indicateurs collectés jusqu’à fin mai 2016, ainsi que des estimations sectorielles établies pour le deuxième trimestre 2016, la croissance économique nationale se serait établie à 1,4%, au deuxième trimestre, au lieu de +1,7%, lors du trimestre précédent », indique le rapport du HCP. Il ajoute que »l’économie nationale aurait progressé de 1,4%, au deuxième trimestre 2016, en variation annuelle, au lieu de +1,7% un trimestre auparavant », et impute ce ralentissement »au repli de 12,1% des activités agricoles », alors que hors agriculture, »la valeur ajoutée aurait progressé de 2,5%, en variation annuelle ». Et, »compte-tenu d’une baisse de la valeur ajoutée agricole de 13,2%, l’économie nationale réaliserait, ainsi, une croissance de 1,2%, au troisième trimestre 2016, au lieu de +4,1% une année plus tôt », prévoit encore le HCP.