Maroc: La liquidation judiciaire de la Samir stoppée in extremis par El Amoudi - Maghreb Emergent

Maroc: La liquidation judiciaire de la Samir stoppée in extremis par El Amoudi

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Le ”patron” saoudien de l’unique raffinerie du Maroc, en voie de liquidation judiciaire, a stoppé in-extrémis cette solution vers laquelle s’acheminait le bras de fer entre l’Etat marocain et le magnat saoudien.

 

Mercredi dernier, le tribunal de commerce de Casablanca, qui devait se prononcer sur la liquidation définitive de la Samir ou de son redressement judiciaire, a reporté sa décision une nouvelle fois au 18 mai, pour laisser le temps au procureur d’étudier les arguments plaidant pour le redressement judiciaire, introduit par Mohamed El Amoudi, président de la Samir, elle même propriété de ”Corral Petroleum Holdings AB”. La raison? Le milliardaire saoudien a promis d’injecter 680 millions de dollars pour renflouer les caisses de la raffinerie, et la faire redémarrer, dix mois après son arrêt de production, en août 2015. Le célèbre avocat du barreau de Casablanca, Abdelkbir Tabih, qui défend les intérêts d’Al Amoudi, a déclaré à l’audience de mercredi 11 mai que son client s’engage à injecter 680 millions de dollars ”si la Cour d’appel prononce le redressement judiciaire”, rapporte Médias24.

 

Revoilà El Amoudi

  

Depuis l’arrêt de la raffinerie, engluée dans une profonde crise financière, un long bras de fer a été engagé avec le gouvernement marocain, Mohamed El Amoudi, principal actionnaire (67%) ayant eu recours à l’arbitrage du Tribunal de Commerce de Casablanca. Mais, celui-ci a prononcé le 21 mars 2016, la liquidation judiciaire de la Samir. Un appel a été immédiatement fait par El Amoudi. Dans sa lettre à la Cour d’appel de Casablanca, le magnat Saoudien conditionne l’injection des 680 millions de dollars dans la Samir après la décision de redressement judiciaire que devra prononce la même juridiction judiciaire. La décision finale de la Cour d’appel a été repoussée une première fois le 3 mai du fait qu’El Amoudi n’avait pas fait connaître le contenu de sa défense. Dans sa lettre, El Amoudi ne change pas sa ligne de défense, et rappelle que ”les difficultés de la Samir sont le fait de deux administrations, celles de la Douane et celle des ports. La première pour l’ATD qu’elle a diligentée sur les fonds de la Samir, la deuxième pour avoir immobilisé un bateau pétrolier sur les côtes de Mohammedia, l’empêchant d’approvisionner la raffinerie.”

 

L’Etat marocain va t-il laisser faire?

 

Pourtant, l’affaire est suivie de près par la banque centrale du Maroc (Bank Al Maghrib, BAM), dont le président Abdelatif El Jouharia avait au mois de mars dernier laissé entrevoir l’option d’une reprise par l’Etat de la Samir. La Banque centrale travaillait sur un scénario selon lequel la justice allait prononcer un redressement judiciaire’’, a indiqué M. El Jouhari en marge du dernier conseil d’administration de BAM.  Mais, pour lui, la liquidation judiciaire de la Samir ne signifie pas la fermeture de l’entreprise. ‘’Il se peut qu’il y ait un repreneur, que ce soit l’État ou des opérateurs privés, nationaux ou étrangers’’, a-t-il laissé entendre. L’unique raffinerie au Maroc, qui s’approvisionne également en carburants et produits pétroliers raffinés par tankers, est détenue par le groupe Corral Petroleum Holding (67,27 %), et par le groupe pétrolier marocain Holmarcom ( 5,78%), et 26,95% par des investisseurs. Le groupe du Saoudien Al Amoudi, cumule une dette bancaire et obligataire de plus de 10 milliards de dirhams, des impayés aux douanes estimés à 13 milliards de dirhams et près de 10 milliards de dirhams vis-à-vis des fournisseurs. Les dettes cumulées de la Samir s’élèvent à 40 milliards de dirhams. Sa cotation à la bourse de Casablanca est suspendue depuis août 2015.

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