Dans une tentative de trouver une issue à la crise dans laquelle plonge la SAMIR (Société anonyme marocaine de l’industrie du raffinage), les actionnaires saoudiens de Corail, société propriétaire de la Samir, vont injecter 1,5 milliard de dirhams (1 dollar vaut 9,5 dirhams) dans son capital, indiquent des sources proches de ce dossier citées par le journal marocain arabophone « Akhbar Al Yaoum ».
Selon un plan de restructuration financière adopté en étroite collaboration avec l’ensemble des partenaires, la SAMIR a annoncé qu’elle procédera à une opération d’augmentation de capital. La société, qui détient le monopole de raffinage des produits pétroliers au Maroc, a précisé dans un communiqué que « contrairement à ce qui a été annoncé par certains médias, la direction générale de la SAMIR informe que la raffinerie continue d’approvisionner le marché national en produits pétroliers ». Et la SAMIR d’ajouter que « les actionnaires et les responsables de la société sont déterminés à poursuivre les efforts pour renforcer l’industrie du raffinage, pôle national stratégique pour le pays ».
La société, privatisée il y a vingt ans et cotée à la Bourse de Casablanca, fait face à une rupture de stock en pétrole brut, suite à l’arrêt momentané des unités de production, causé par un retard au niveau de l’approvisionnement. L’unique raffineur pétrolier au Maroc a également indiqué que l’approvisionnement de la raffinerie en pétrole brut enregistrera un retard en raison des difficultés financières de la société, notant que ce retard entraînera l’arrêt momentané des unités de production.
Le jour même, le titre chute de 10 % à la Bourse de Casablanca et a été suspendu le lendemain. La société, dont le titre s’est déprécié de 41,87% depuis le début de l’année, après avoir perdu 47,33% de sa valeur en 2014, tente de rassurer et publie, jeudi 7 août, un second communiqué dans lequel elle annonce que deux cargaisons de 2 millions de barils de pétrole sont attendues à Mohammedia (60 km au sud-ouest de Rabat), entre le 15 et le 18 août 2015, selon les engagements pris par les fournisseurs.
Le raffineur marocain, qui a clôturé l’exercice 2014 sur une perte de 3,42 milliards de dirhams sous l’effet de « la dévalorisation significative de ses actifs détenus en stock, due à la chute des cours du Brent », est confronté à des difficultés financières. La suspension de la cotation des titres de capital de la SAMIR est reconduite à compter du 13 courant.
Le ministère marocain de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, a, quant à lui, annoncé vendredi que toutes les mesures ont été prises pour assurer l’approvisionnement normal du marché national en hydrocarbures, après l’arrêt de la production de produits pétroliers raffinés par la SAMIR.
Pour sa part, le bureau régional de la Confédération démocratique du travail (CDT) a présenté jeudi à Mohammedia une série de propositions visant à sortir la SAMIR de la crise qu’elle connaît depuis début août. Lors d’une réunion du bureau régional avec des représentants de la société civile et des médias, les responsables syndicaux ont insisté sur l’importance de la création de l’agence nationale de réglementation de l’approvisionnement du marché national en hydrocarbures et l’autorisation de recourir à l’import en cas de déficit de la production nationale ainsi que la révision de la structure des prix de manière à être équitable et équilibrée pour le raffinage et la distribution afin d’instaurer des relations de complémentarité et de coopération.